Enseigner autrement, Évaluer autrement », telle a été la sève d’un atelier organisé vendredi 31 décembre par la conférence provinciale des chefs d’établissements de l’ESU de la Tshopo. Une conférence ; conséquence des récents travaux des états généraux tenus par l’ESU à Lubumbashi, l’an 2021 écoulé.
Servant des cadres et fines fleurs de la science, l’amphithéâtre de l’université de Kisangani (UNIKIS) a accueilli une centaine de chefs d’établissements de l’enseignement supérieur et universitaire. Au centre de leurs échanges, le système LMD, actuel système d’enseignement, tant vanté et mis en œuvre par le patron national de l’ESU, Muhindo Nzangi.
À l’approche d’une nouvelle année académique qui désormais s’appuiera sur des décisions reformatives voulues par le ministre Muhindo Nzangi dont le non-payement des droits d’auteurs, la fermeture des universités et institutions non-viables, la médicine aux élites; Les professeurs, étudiants, membres des différents comités des gestions des universités et instituts supérieurs de Kisangani et de la Tshopo ont, tour à tour, débattu sur les questions fondamentales de la réforme notamment dans le secteur de l’ESU : le LMD.
Il est vrai et sans nul doute qu’il existe nombreux défis sur la faisabilité du système LMD en RDC, cependant, les érudits de Kisangani restent objectifs et confiants. Raison pour eux de baliser d’ores et déjà le terrain notamment en traçant des grandes lignes pour sa mise en œuvre effective dans la Tshopo. Lors de cet atelier des chefs d’établissements, précédé par son collègue, le Professeur Antoine Ngute qui est revenu sur la genèse du système LMD dans le monde, Pionus Katuala, Professeur à la faculté des sciences de l’UNIKIS, a quant à lui centré sa communication sur les fondementaux du système LMD.
Dans sa réflexion, Nicaise Amundala, Professeur des universités s’est focalisé sur sa maxime: “Enseigner autrement, un des piliers du LMD”.
Bien plus, pour élucider la question, ce gardien du savoir a fait mention à la semestrialisation des enseignements tout en tanant compte de l’approche pédagogique pour un apprentissage reposant sur l’usage des nouvelles technologies de l’information et de la communication.
En outre, estimant qu’il est bien beau qu’on s’attèle sur les questions d’évaluations et d’organisation des enseignements en LMD, savoir comment gérer les établissements sous le système LMD a été la thématique développé par le Philosophe du Droit des enfants, Grison-Trésor Kakumbi, Professeur des universités.
Nzangi et les avantages du L.M.D
Le système LMD comporte une série d’avantages incontestables qui ont fondé son acceptation et son adoption à l’échelle mondiale. Leur perception varie selon le contexte, les réalités dans les pays qui ont déjà adopté le LMD ou qui sont en voie de le faire.
Au pays de « Fatshi », seul son actuel ministre de l’ESU appui sur l’accélérateur pour que la RDCongo retrouve le concert des nations ayant déjà avancé dans ce système plus riche.
Parmis les bénéficiaires du système LMD, on y trouve :
- Pour la société
- Ouverture de l’université sur la société,
- Augmentation du nombre de métiers,
- Adaptation des formations aux besoins sociaux,
- Meilleure participation de l’université au développement de la société.
- Pour l’institution
- Une offre de formation moderne, attractive et complétive,
- La possibilité de modifier plus facilement cette offre de formation en fonction des besoins et des variations de la demande (ajouter un module, changer le statut d’un module, etc…),
- Un encadrement rapproché qui implique des effectifs réduits et un contrôle continu des connaissances, toutes choses qui favorisent l’excellence des produits formés,
- Cette exigence du système LMD oblige les universités à recruter régulièrement et en nombre suffisant aux fins de rapprocher toujours davantage leur taux d’encadrement à la norme internationale admise dans ce domaine,
- La profession des enseignements oblige des universités à être d’avantage attentives dans leur fonctionnement pédagogiques aux exigences du marché du travail, (en matière de profils techniques pour les étudiants) pour les emplois à pourvoir. Par cette professionnalisation, les universités s’offrent les conditions académiques et pédagogiques qui leur permettent de coïncider dans leur fonctionnement, c’est-à-dire des universités capables de former et de produire des ressources humaines immédiatement productives, parce que disposant du profil technique demandé par les entreprises ou autres segments du marché du travail,
- L’établissement d’un partenariat entre les universités et les segments les plus pertinents de leur environnement, à savoir les entreprises, les collectivités locales, etc. Ce partenariat accroît les possibilités des universités de mieux tenir compte de la demande de savoirs et de compétence de son environnement dans la définition des profils techniques,
- La valorisation de la recherche qui devient le point d’appui de l’excellence pédagogique : l’exigence de professionnalisation de l’enseignement implique l’obligation pour les universités d’adapter sans cesse le contenu de leurs enseignements à la variation constante de l’environnement dont il faut évaluer, conceptualiser, opérationnaliser les changements et traduire ceux-ci en profils pédagogiques adaptés pour chaque secteur d’activités.
- Pour l’apprenant
- Acteur adulte, plus responsable de sa formation,
- Facilitation de la promotion d’une année à l’autre,
- Réduction de la durée des études liée à la semestrialisation,
- Possibilité de poursuivre des études dans une autre université ou dans un pays appliquant le LMD
- Possibilité d’interrompre sa formation et la reprendre par la suite en conservant le bénéfice des crédits qu’il a validés auparavant. Ce que n’admet pas le système classique (l’ancien système),
- Professionnalisation facilitée par les Unités d’Enseignements, stages, projets,
- Diversité des parcours proposés grâce à un système de passerelles,
- Orientation progressive et suivi du projet personnel,
- Passage d’une logique de parcours obligé à une logique de parcours choisi,
- Plus d’enfermement dans une seule discipline,
- Choix de son parcours de formation en fonction de ses projets d’études e professionnels,
- Possibilité de se construire un parcours adapté à des possibilités et à ses besoins,
- Renforcement de l’apprentissage des langues et des outils informatiques,
- Bénéfice d’équivalences internationales,
- Augmentation des taux de réussite,
- Gain d’une meilleure lisibilité de ses diplômes sur le marché du travail et faciliter son insertion professionnelle,
- Pour l’enseignant
- La satisfaction de s’adresser à des publics plus informés sur leurs études et plus motivés,
- La possibilité de donner des enseignements correspondant à leurs profils de formation : en effet, le système de modules permet d’insérer des enseignements très spécialisés sous forme de modules optionnels ou libres,
- Facilitation des tâches par les NTIC,
- Ouvertures sur le monde de l’emploi,
- La possibilité de jouir de beaucoup plus de mobilité dans ses activités,
- La possibilité de transférer des résultats de recherche vers les secteurs de la production,
- Nouvelles bases de promotion de carrière,
Il sied d’indiquer que le système Licence, Master et Doctorat (LMD) doit être d’application, dès cette année académique 2021-2022, dans tous Ies établissements tant publics que privés de l’Enseignement supérieur et universitaire (ESU). Cette recommandation est à lire dans l’instruction académique publiée mardi 07 décembre par le ministre de tutelle, Muhindo Nzangi. Ce système LMD a été consacré par Ia Loi-Cadre du 11 février 2014 de l’enseignement national et adopté par les États généraux de l’Enseignement supérieur et universitaire.
Par Steves TISSERON