Si pas des morts horribles, des incendies criminels, ce sont des cas de violence sexuelle qui s’enregistrent chaque jour, dans les provinces du Nord-Kivu, de l’Ituri et même dans les provinces voisines. Une situation qui désole plusieurs Congolais. Ils profitent à présent de toutes les circonstances pour dénoncer cette insécurité qui trouble la quiétude dans l’Est de la RDC.
En séjour à Bruxelles, Lady Yangotikala, sénateur Congolais pour le compte de la Tshopo, s’est exprimé, nettement au sujet de l’insécurité dans l’Est de la RDC, ce jeudi 29 juin, au parlement Européen, lors d’une conférence-débat, dans une salle accueillant plusieurs nationalités.
Yangotikala n’a pas caché son irritation devant la Communauté Internationale. « Je suis médecin. À l’hôpital général de Bafwasende, on amène une femme qui a été violée par 12 terroristes. Chacun à son tour a eu de relation avec cette femme », a-t-il témoigné dans la salle. Le silence s’impose dans la salle, Yangotikala poursuit « ces terroristes utilisent la violence faite à la femme comme une arme pour nous déstabiliser.»
Alors que les récents rapports de l’ONU ont attesté l’implication active du régime Kagame dans l’occupation illégale de la RDC par les M23, la grande partie de la communauté internationale se distingue par le silence. Peu se joignent à la RDC pour imposer des sanctions sur le Rwanda, comme c’est le cas dans le désaccord entre l’Ukraine et la Russie.
Sans gans, Yangotikala a préféré, sur ce point, être direct avec la communauté internationale. « La communauté internationale, vous êtes complice…Vous êtes en train de financer Monsieur Paul Kagame.» a-t-il dit, avant de se faire ovationner dans la salle. « Et c’est ce Paul Kagame qui prend les armes, il les donne aux groupes armés qui viennent violer nos mamans, » denonce-t-il.
Le Congo, convoité pour le scandale géologique qu’il est, bénéficie moins de son sous-sol. Où le sous-sol est riche, l’exploitation humaine bat ses propres records. « Ces violences ont lieu dans des territoires où les minerais sont présents. Et ces minerais ne sont pas utilisés en RDC, moins encore au Rwanda », dit-il. Une façon pour lui de montrer aux nations industrialisées jusqu’à quel point elles bénéficient des matières extraites au prix de la mort.
« On nous humilie ! Vous savez ce que ça signifie lorsqu’on viole ta propre femme devant toi ? Est-ce que ça vous dit quelque chose ? » a-t-il questionné l’assistance.