C’est une histoire presqu’inedite !
Le peuple Enya ou les Wagenia, des insulaires à Kisangani, ont accueilli l’explorateur Henry Morton Stanley en 1883. Dans leur îlot, situé au sud de Kisangani, le célèbre explorateur a érigé son bureau administratif durant toute sa mission à Kisangani, soit jusqu’à 1887. Plus tard, il a été considéré comme fondateur de l’actuelle ville de Kisangani, d’où le nom Stanleyville.
Sa collaboration avec les Enya, on n’en parle pas trop. Pourtant, à en croire l’histoire, ce peuple pécheur a sauvé Stanley d’une mort préméditée par des arabisés qui vivaient de l’autre côté du fleuve Congo, l’actuelle commune Lubunga. Ce sont des héros dans la vie de Stanley que l’histoire ne raconte pas. Il s’agit des grands notables Kalonda Bonganda, Imbele et Ndjaki. Tous exécutés en public en 1887.
KIS24 a rencontré, ce dimanche 25 juin, l’un de plus âgés des Enya, Kanga Ndjaky Léon Alberic, né en décembre 1935 à Kisangani.
Léon Kanga est octogénaire, et ils ne sont que trois dans l’îlot. Son âge, bien qu’avancé, n’affecte pas sa mémoire. Il reste une référence pour les historiens et chercheurs de la ville. Au bord du fleuve où ils nous a accueilli, ce notable, a voulu immortaliser le décès tragique de trois chefs Enya, tel que lui relater par son grand-père.
« Lorsque Rashid bin Mouhmed, un neveu de Tipo-Tip, est arrivé, il ne voulait pas travailler avec Stanley qui était au service du roi des Belges. Rashid voulait l’emprisonner. Alors, les trois chefs enya ont informé Stanley de la présence des gens venus le chercher. Les enya ont organisé la fuite de Stanley, dans une pirogue, jusqu’à Lokutu, » a-t-il relaté.
Voilà leur péché, à en croire Léon Kanga. Ces trois chefs coutumiers seront, par la suite, tués là où se trouve la stèle, a-t-il précisé. Et c’est après avoir été découvert par le service de Rashid.
Léon Kanga considère cela comme un « contentieux ». « Nos chefs tués à cause de Stanley et la Belgique n’a rien fait pour nous. » Léon Kanga a, dans le passé, saisi l’ambassade de la Belgique en RDC. Sa saisine reste une lettre morte.