La « fausse » alerte a embrasé la toile et a battu les rues jusqu’à parvenir à la rédaction de KIS24. La rumeur, qui a fait monter la tension d’un cran sur le lieu, a été lancée par un certain Jeampy Atilenge, secrétaire provincial du Syndicat des Enseignants Catholiques (SYNECAT).
Le propagateur de la fausse information qui a fait le tour de la toile a alerté notamment sur le conflit entre les Mbole et les Lengola, qui selon lui, a débordé les vases jeudi 26 octobre 2023 à 11h à l’Institut Yaongama, au village du même nom, dans le territoire d’Opala, en province de la Tshopo.
« (…) Alors que les élèves étaient paisiblement dans leurs salles de classe en train de suivre les cours, subitement les Lengola sont apparus dans cette école secondaire appelée INSTITUT YAONGAMA dans le territoire d’Opala, précisément au village YAONGAMA et ont égorgé au même moment 30 élèves et deux professeurs… », écrit-il dans son post, en français peu biaisé, citant « les témoins sur place à YAONGAMA ».
Il affirme ensuite que « après que la communauté MBOLE a appris cela, ils ont pourchassé ces Lengola dans la forêt où ils se sont retirés et ont réussi à en capturer 10. Vu les dangers auxquels sont maintenant confrontés les élèves et les enseignants dans le territoire d’Opala, le SYNECAT TSHOPO alerte une fois de plus les autorités du pays pour sécuriser la vie de la population qui est maintenant en danger à Opala. Si rien n’est fait d’ici la semaine prochaine, nous allons réunir les ensignants et boycotter ».
Une fausse alerte, méfiez-vous-en !
Afin de démêler le vrai du faux et de faire la lumière sur la situation, la rédaction de KIS24 s’est penché dans la quête de la vérité grâce à sa rubrique DESINTOX dédiée à la vérification des faits, pendant près d’une semaine. Des sources contactées à Opala, à Isangi et sur place à Kisangani s’inscrivent en faux contre l’alerte et condamnent cet acte visant à détourner l’opinion publique à cette période déjà tendue suite aux différents conflits.
« Nous étions en réunion du conseil élargi à l’inspection de l’enseignement après cette fausse alerte. Nous avons appelé l’Inspool de Opala 2 qui va nous confirmer pour la première fois que c’est une fausse information. On l’a exigé et imposé de trouver le Préfet de cet institut qui s’appelle Fanga Fanga Mbula Matari Héritier. L’IPP a appelé le Préfet et il a dit que c’était le mercredi à 10h, pendant la récréation. Une maman est sortie de la forêt et était assise sous un arbre en face de l’école en train de transpirer. La maman a dit qu’elle serait menacée par des Lengola alors que ce n’était pas ça, c’était plutôt un arbre coupé et qui est tombé, la maman a cru que c’était un coup de feu », explique Adonis MOBEY, acteur de la société civile à Isangi, qui indique qu’il s’agissait plutôt de l’Institut Lokelé, du village Yaongama, dans le groupement Bomongo, dans le secteur Toli, à Opala.
Les enseignants et les élèves ont été en débandade, mais il n’y a eu aucun incident, encore moins de meurtres. Les élèves se sont dispensés et les enseignants aussi. Il n’y avait pas de Lengola, cependant, jusqu’à aujourd’hui les activités n’ont pas encore repris en raison de l’insécurité créée par le conflit entre les Mbole et les Lengola. Le jeudi, les autorités locales se sont réunies pour évaluer la situation à Yaongama. C’était une fausse information que notre confrère enseignant a publiée sur les réseaux sociaux », ajoute la source contactée en exclusivité par KIS24.
À cet effet, la coordination de la nouvelle société civile congolaise condamne cette publication du SYNECAT visant à déstabiliser la province en cette période pré-électorale. Dans la même optique, elle demande à la justice de poursuivre l’auteur de cette publication afin qu’il présente des preuves montrant où ont été tués les 30 élèves et 2 professeurs.
« Il mérite une arrestation. Il doit prouver ça par des preuves », a martelé Adonis MOBEY.