L’ONG AJDDH, Actions pour la Justice, le Développement et les Droits Humains
dit avoir appris avec effroi le naufrage sur le fleuve Congo de la baleinière « sacré cœur », vendredi 08 janvier 2021, près du port « jaloux jaloux » en partance de BASOKO passant
par ISANGI.
Dans un communiqué de presse publié ce mardi 12 Janvier 2021, cette organisation de défense des droits de l’homme augure que la dite embarcation de fortune, fabriquée à l’aide du bois et des planches aurait surchargé son cargo avec près de 600 sacs de ciment, plusieurs futs d’essence ainsi que des barres de fer, sans compter les passagers qui amenaient avec eux toute forme de marchandises diverses.
Ce naufrage laisse transparaître ainsi un dilettantisme du système de navigation sur le majestueux fleuve Congo.
Cet enième accident sur le fleuve Congo dans la province de la Tshopo, laisse transparaitre le dilettantisme de notre système de navigation fluviale en mal d’exécution des règles qui régissent ce secteur. Il reflète aussi, la témérité et la fragilité des mécanismes privés développés par les acteurs économiques pour contourner les défis de transport et communication entre les centres et les périphéries. » peut-on lire dans ce communiqué exploité par Kis24.info
Des solutions « conjoncturelles » et des « sanctions »
L’AJDDH, très éplorée par ce naufrage « évitable » qui endeuille nombreuses familles dans la province de la Tshopo, appelle à des solutions conjoncturelles, mais aussi qu’il y ait des sanctions à tout le niveau.
Et ce, souligne-t-elle, dans le noble but de concilier l’impératif de préserver la sécurité des voyageurs et celui de faciliter les échanges économiques entre les centres et les périphéries, que ces solutions conjoncturelles (à court terme) et durables (à long terme) doivent être pensées par les autorités et les opérateurs économiques.
«Ces accidents d’embarcation à répétition pour des raisons évoquées indiquent clairement la défaillance des responsables des services de transport en République Démocratique du Congo au niveau national comme provincial.» poursuit ce communiqué signé par Me Elly Kayembe, coordonateur de cette ONG.
En gros, l’AJDDH demande aux autorités:
- De suspendre tous les responsables du port «jaloux jaloux» ayant autorisé la navigation de cette embarcation;
- D’ouvrir des enquêtes pour établir des responsabilités afin d’organiser des poursuites judiciaires à l’encontre des présumés coupables par une audience foraine;
Pour des solutions à court terme, l’AJDDH recommande au Ministre ayant dans ses attributions le Transport et voie de communication:
- De sanctionner toute défaillance des responsables des ports sur l’ensemble du territoire
national; - De renforcer le contrôle systématique de chargement de toutes les baleinières et autres embarcations au point de départ comme au point d’arrivée;
- D’appliquer formellement l’interdiction des navigations nocturnes comme l’exige la loi en la matière;
Et à long terme, AJDDH recommande:
- Aux opérateurs économiques locaux, propriétaires de ces baleinières de se constituer en coopérative et entrevoir la fabrication des bateaux modernes à même de faciliter les trafics commerciaux sécurisés de BASOKO-ISANGI-KISANGANI.
- Aux autorités politico-administratives d’implémenter des politiques publiques efficaces de transport et communication pouvant interconnecter les territoires et le chef-lieu de la province en minimisant les risques sécuritaires.
Selon certaines sources concordantes, le bilan provisoire de cet accident survenu sur le fleuve Congo ferait état de 221 rescapés, plusieurs disparus et 5 morts repêchés sous l’eau du fleuve. La situation notamment du repêchage des corps est encore en cours.
Serge SINDANI
