Des compagnons de lutte, amis fidèles de Patrice Emery Lumumba viennent, ce mercredi 15 Juin 2022 d’être admis dans l’ordre national des héros national Kabila-Lumumba au grade de Grand Officier. Une décision prise dans une ordonnance signée par le président de la République Félix Tshisekedi.
Cette ordonnance médiatisée ce jour-ci intervient pendant que la RD Congo attend recevoir les reliques de son père de l’indépendance.
« Trois exécutions dans la nuit, en présence de Tshombe en 1961 »
Quelques jours après l’indépendance, le 30 juin 1960, le Congo s’embrase avant de sombrer dans le chaos. La Force publique, mi-armée, mi-gendarmerie coloniale, se mutine. Les premières violences contre les Européens provoquent leur exode massif. La Belgique se lance dans une guerre coloniale et soutient la sécession du Katanga minier.
Les ministres katangais délibèrent en conseil pendant une heure et demie, ils boivent beaucoup de whisky. Il y a sans doute déjà un consensus sur le projet de tuer Lumumba, reste à décider comment. La décision collective est prise avant 20 heures.
Un convoi quitte la villa Brouwez vers 20h30 et part à 50 km de là, avec un peloton de gendarmes katangais, sous les ordres du capitaine belge Gat, officier mercenaire de la sécession, et s’arrête près d’une savane boisée. Le commissaire de police belge Verscheure est lui aussi présent, avec deux autres agents belges au service du Katanga. Les Belges ce soir-là sont des exécutants, et le ministre Munongo dirige toute l’opération.
Le président Tshombe et quatre ou cinq ministres katangais assistent aux exécutions. Les trois prisonniers sont abattus l’un après l’autre, Patrice Lumumba en dernier lieu. Il est 21h43, comme le révèlera l’agenda du commissaire de police avec l’ajout à côté de l’heure : « L. dood (L. mort) », en néerlandais. L’arbre auquel il a été adossé est encore marqué aujourd’hui des très nombreux impacts de balles.
Une dent, Une seule !
Aujourd’hui, la Belgique accepte de rendre aux congolais la dent de Lumumba.
Ces reliques qui passeront par Kisangani avant d’atteindre Kinshasa, sont aux yeux des nombreux congolais une injure et au même une preuve de l’assassinat de P. Lumumba par des Belges.