Député national et Enseignant en sciences économiques, le Professeur Mukundi Nyembo Emmanuel, a animé une conférence, ce vendredi 5 mai, dans l’amphithéâtre de l’Université de Kisangani, organisée par la Faculté de l’Economie et Sciences de Gestion, avec comme thème « les piliers de l’émergence de l’économie congolaise ».
L’économie de la RDC est déficitaire. On en parle couramment ! Le professeur Mukundi Nyembo, dans sa conférence, a expliqué quelques facteurs justifiants cette expression.
Entre autres, il a cité la corruption ; des antivaleurs qui dépouillent l’État de ses fonctions; la libéralisation de l’économie, une faute grave, sont d’après lui des éléments qui empêchent l’émergence de l’économie congolaise.
À ces facteurs, il a proposé trois palliatifs. Plusieurs fois, il a interrogé l’histoire, celle du parcours économique de l’Allemagne, par exemple, cet enseignant préconise, en premier lieu, « la remise en cause du modèle doctrinal économique sur lequel est basée notre économie.» Le modèle libéral, comme c’est de ça qu’il s’agit, fait mal à la RDC, a-t-il démontré dans son speech.
« c’est l’école libérale qui a dominée depuis les années 80 et qui a montrée ses limites avec les différentes crises. Même en Occident, les crises financières et les crises d’endettement, c’est lié au modèle libéral. Dans notre pays, l’évaluation est claire. Si pendant 30 ans, 40 ans, nous sommes dans l’échec, pourquoi continuer ? Qu’on relativise, en laissant à l’État de la place dans l’économie, et principalement dans le secteur financier…», a-t-il expliqué.
Le deuxième palliatif consiste à l’organisation du système financier. Une tâche qui revient à l’État Congolais. Un pays où plusieurs personnes ont besoin des financements dans leurs activités. Les entrepreneurs se multiplient. Le système financier organisé permettra à l’État de créer beaucoup plus d’hommes d’affaires que des hommes politiques.
« On ne peut pas créer des richesses si on n’a pas des financements. Il faut avoir un système qui peut permettre, si quelqu’un a besoin de financement pour investir dans son champ, qu’il l’obtienne », a ajouté M. Nyembo.
« Plus la monnaie circule, plus la production augmente, plus le développement arrive aussi», ce député de Nyunzu (Tanganyika) a paraphrasé les physiocrates pour expliquer le troisième palliatif qui est de « Partager les revenus de manière équitable.» Ce pilier touche directement le social du congolais qui souffre de différences salariales.
« C’est anormal qu’il ait au Congo certaines personnes qui touchent moins de cent dollars et d’autres personnes qui touchent en terme des milliers de $. C’est anormal ! Si nous nous partageons calmement, peut-être même certains conflits politiques vont disparaitre.»
Des mots appréciés par le public. Tél est le cas du secrétaire général chargé de la recherche, le Professeur Gaspard Bolema. Pour lui, «la remise en cause est le début de la prise de conscience.» Il a de cette occasion émis son souhait de voir les entreprises de l’État appliquer les différentes propositions des scientifiques, afin de sonner le décollage du pays.
« Au niveau de toutes les instances politiques, vous trouvez des professeurs d’université. Soit Directeur de Cabinet, soit ministre, ainsi de suite. Même au niveau des entreprises de l’État. Qu’est-ce qu’on attend pour appliquer ce nous-mêmes nous proposons ? », s’est-il interrogé.
Présente dans la salle, la Sœur Anibiloni Sungufue, Secrétaire Général Administratif de l’UNIKIS, a remercié l’orateur de ce jour qu’elle qualifie de savant. Elle qui rédige sa thèse doctorale sur les innovations dans le monde commercial pense que la conférence a apporté un plus particulièrement pour la Faculté des Sciences Économiques.