Il faut, généralement, le dire tout haut, le Projet Science pour Société (SPS) est un riche projet de recherche initié par les étudiants du département de chimie de l’Université de Kisangani depuis le mois de Novembre 2019.
Ne voulant pas rester stériles face aux problèmes concrets de la société, ces futurs cadres dans les recherches scientifiques ont mis sur table leur intelligence afin de produire abondamment des oeuvres salvatrices dans le secteur de la santé et de l’environnement au bien être de la Tshopo, voire de la RDC, entière.
Ainsi, l’initiative consiste dans un premier temps à défier les problèmes environnementaux et sanitaires auxquels font face la province de la Tshopo en particulier et la RDC en général. Les membres intervenants dans ce projet sont organisés en neuf petits groupes de recherche, chacun ayant son thème de recherche spécifique.
Dans le domaine de l’environnement, il s’agit de valoriser les déchets qui causent beaucoup de préjudices à la nature et à l’environnement en des produits plus valeureux.
Dans cette perspective, trois groupes de recherche ont travaillé respectivement sur la transformation de déchets plastiques en carburant, les débris végétaux en biogaz avec du compost comme sous-produit et enfin la balle de riz en insecticide bio.
Dans la partie sanitaire, ces étudiants cherchent à défier les maladies qui tuent beaucoup de Congolais comme la malaria, la fièvre typhoïde, la drépanocytose et les mycoses par l’étude de propriétés thérapeutiques de la précieuse biodiversité végétale que la province de la Tshopo contient particulièrement.
Dans ce but, quatre groupes de recherche ont travaillé sur quelques plantes aromatiques locales dont a été faite respectivement l’étude de leurs propriétés antimoustiques, antibactériennes, antifalcémiantes et antifongiques.
Enfin, deux groupes ont travaillé respectivement sur la préparation de savons solides et liquides, et de pommades, produits concrets dans lesquels ont été imprégnées et valorisées certaines des propriétés biologiques fructueuses des plantes étudiées.
Ce projet a été présenté et défendu publiquement pour la première fois le 10 Avril 2021 dans la grande salle de la faculté des sciences devant le corps professoral et estudiantin de la Faculté des Sciences. Il a été ensuite présenté le 24 Avril 2021 à l’Alliance Française de Kisangani dans le Symposium conjoint
SPS-BEBUC sous le thème : Projet Science pour Société – Créativité et Innovation ; devant les autorités politico-administratives, Recteurs de quelques Universités de Kisangani, responsables d’ONG œuvrant dans l’environnement, la santé et la promotion du genre, opérateurs économiques influents de la ville et quelques autorités religieuses. Le dit projet est piloté par Gloire Kasitu Kasereka, coordonateur.
Quelques exemples des recherches expliquées par les étudiants
- Nous avons réussi à transformer les déchets plastiques en carburant à partir des procédés pyrolytiques. Nous avons pu obtenir 1,5 litre de carburant à partir de 1,5kg de déchets plastiques. Ce procédé est original car il présente un double impact environnemental, d’un côté les déchets nuisants sont valorisés et le carburant qui en est produit est moins polluant (fumant) que celui conventionnel.
À côté de cela, l’innovation présente beaucoup d’impact social et surtout économique. - Ces étudiants chercheurs ont su produire du biogaz à
partir de déchets organiques et d’excréments d’animaux. Cette recherche présente aussi un double impact environnemental car d’une part les déchets organiques municipaux sont valorisés et le biogaz obtenu peut servir d’alternative comme combustible à la place du charbon de bois, le makala, dont la production menace nos forêts, poumon de la planète. À côté de cela, il présente aussi d’important impact social et surtout économique. - La substance verte suspendue dans une ampoule est un extrait concentré de nos plantes locales obtenu suite à l’expertise de ces étudiants chercheurs à droite. Elle a des
précieuses propriétés biologiques (thérapeutiques). Nos recherches ont prouvé qu’elle inhibe la croissance des agents microbiens responsables de la fièvre typhoïde, qu’elle lutte contre certains champignons microscopiques responsables de certaines maladies de la peau et qu’elle tue et repousse les moustiques. Cette recherche est d’un grand impact sanitaire, social et économique. Etc
Serge SINDANI