Débouté, Walle Lufungula ne s’avoue toujours pas vaincu. Malgré la pression qui s’accentue et l’étau qui se resserre au tour de lui, le « déchu » brandit l’irrégularité et l’illégalité dans les processus motionnaires qui ont fini par défenestrer son exécutif.
Le 15 Avril, les carottes sont toutes cuites. Mais la soirée du vote de la motion est agitée. Des déclarations pompeusement francisées battent de l’aile. Walle Lufungula est au cœur d’une deuxième vague de la perestroïka mais la tête est haute.
Nous dénonçons la démarche de l’assemblée provinciale visant à déstabiliser la province. C’est un acharnement contre Walle Lufungula, pourtant il venait de réaménager son gouvernement sur demande du peuple. » défend un proche du gouverneur.
Dans la partie adverse, la teneur est au zénith. Les points sont sur les ï pour déroyaliser une seconde fois la province. Les procédures ont échappé cette fois aux élucubrations ubuesques, se réjouissent plusieurs députés, tirant des leçons sur la première motion ratée, en juin 2019.
Walle, la tête d’enclume?
Devant une série de pressions tout azimut, de prime abord celle de l’assemblée provinciale après le vote de la motion (17/28), et in fine, de l’adoption du PV issu de ce vote par le vice-premier ministre Gilbert Kankonde, le patron de l’exécutif de la Tshopo garde une tête forte qui s’apparente à celle d’enclume. Il s’accroche, estimant qu’il s’agit plutôt d’une “confusion. »
Walle Lufungula, en contrecoup à Gilbert Kankonde, s’explique en 4 points:
- L’Assemblée provinciale de la Tshopo n’a pas adopté une motion de censure contre Walle Lufungula Louis-Marie comme le prétend le document en circulation ;
- L’Assemblée provinciale de la Tshopo a plutôt adopté le 15 avril dernier, dans l’irrégularité la plus flagrante, une motion de censure contre le Gouvernement provincial dans son ensemble. Et même dans l’hypothèse où cette motion serait régulièrement adoptée, ce ne serait pas au Vice-Gouverneur d’assumer l’intérim mais plutôt à l’ensemble du Gouvernement qui va expédier les affaires courantes jusqu’à l’investiture du nouveau Gouvernement élu et sous la coordination de son Gouverneur, conformément à l’article 31 de la loi portant principes fondamentaux relatifs à la libre administration des provinces.
- Quant à ce qui concerne cette motion de censure adoptée dans l’illégalité, je rappelle que mon Gouvernement a saisi la Cour constitutionnelle pour inconstitutionnalité tant de la procédure que de la décision du quorum de ladite motion et la Cour constitutionnelle saisie a notifiée l’Assemblée provinciale de ladite requête en inconstitutionnalité et les deux parties attendent d’être départagées par cette Haute Cour.
Bien plus, le Gouvernement provincial n’ayant pas été saisi officiellement par ce message, ne se sent donc pas concerné par son contenu. - Au regard de toutes ces raisons ainsi évoquées, le Gouvernement provincial de la Tshopo que je dirige n’attend pas se plier à ce message. Il attend plutôt de se plier à la décision de la Haute Cour. C’est aussi cela l’État de droit prôné par le Président de la République, Félix Tshisekedi, garant du bon fonctionnement des institutions. Enfin, je demande par conséquent à la population de garder son calme et de vaquer librement à ses occupations. À tous les services de l’État, de remplir loyalement les prérogatives leurs dévolues pour le bien-être de la population Tshopolaise.
Kankonde à l’œuvre, Abibu sur le fauteuil !
Selon un télégramme pompeusement relayé Jeudi 22 Avril dans les médias sociaux, portant une signature nette de Kankonde, la province de la Tshopo est momentanément placée sous les commandes du Vice-Gouverneur Maurice Abibu Sakapela, en attendant l’organisation de l’élection du nouveau gouverneur et de son Vice.
Il est donc demandé à Maurice Abibu Sakapela Bin Mugamba d’expédier les affaires courantes. Un message qui tombe doucement dans les oreilles de l’ancien vice-gouverneur qui n’a pas vacillé de mettre à l’œuvre des procédures, selon lui, visant à se battre pour la survie du pouvoir exécutif.
Ce samedi 24 Avril, c’est un Messi qui a été accueilli à l’hémicycle. Le gouverneur à l’intérim de la Tshopo a reçu ses honneurs dignes et mérités. D’après Maurice Abibu, il y a pas du bicéphalisme à la tête de la province.
Depuis trois jours , nous avons reçu du ministre de l’intérieur prenant acte du vote de la motion de censure. (…) Moi, je suis venu accueillir le message, prendre des dispositions avec le bureau de l’Assemblée et voir comment nous allons gérer la province pendant cette période de transition. » a souligné le gouverneur ad intérim.
Et de fixer:
j’appelle la population au calme. Il y a pas de bicéphalisme à la tête de la Tshopo. Il y a une seule autorité qui a été choisie, et c’est ma modeste personne. Et donc le gouverneur qui est entre de travailler dans le cabine doit cesser de poser des actes d’administration, par respect à l’hiérarchie… »
Face à cette situation politique qui, de nouveau, va de mal à pis, Walle Lufungula est devant une descente aux enfers. Au cœur d’une boîte de Pandore de la Tshopo, il est le seul incriminé. Pendant ce temps, la Tshopo traîne son décollage vers l’émergence. Partira ou partira pas, seul diable sait !
RÉDACTION