En prévision des élections de 2023, la commission diocésaine justice et Paix de l’Archidiocèse de Kisangani a, du 22 au 23 mai 2021, organisé un atelier de réflexion à l’intention des différentes organisations de la Société Civile pour passer en revue le cycle électoral de 2006, 2011 et 2018, et finalement, dégager des propositions concrètes en guise des nouvelles échéances électorales qui profilent à l’horizon 2023.
Au cours de cet atelier tenu dans la grande salle de la Procure des Missions de Kisangani, chef-lieu de la Tshopo, Mr Cosmas Kono, Coordonnateur de la dite commission a, dans son allocution, laissé attendre que la RDC n’a jamais connu un cycle électoral complet et apaisé. Cela s’explique, selon lui:
« Par une espèce de largesse que la population manifeste envers les acteurs politiques qui enfoncent davantage la société dans l’abime. »
Et bien plus, dans cette même optique, la CDJP a jugé opportun de réunir les acteurs des différentes couches de la Société Civile afin de peaufiner des propositions concrètes pour que le cycle électoral de 2023 ne connaisse pas les mêmes insuffisances que les cycles antérieurs.
Avant de proposer les réformes sur la loi électorale et la loi organique de la CENI, les participants ont épinglé les abus constatés au cours fes élections antérieures.
En ce qui concerne la constitution, les participants ont exigé la réforme de l’article 71 qui prévoit l’organisation des élections présidentielles en un seul tour. Cette réforme viserait plutôt l’organisation de ces élections à deux tours comme en 2006.
Pour ce qui est de la loi organique, ils ont proposé la participation de la société civile à hauteur de 50% au niveau du Bureau et de la plénière.
D’autres propositions concernant la loi électorale parmi lesquels on cite:
- La baisse de la caution pour donner la chance aux candidats de postuler;
- L’exclusion des membres de familles de premier et deuxième degré comme suppliants;
- L’organisation de toutes les élections au suffrage universel direct a été mentionnée.
La Société Civile a, quant à elle, reconnu ses faiblesses et failles qui ont poussé les acteurs politiques à travailler sans le devoir et l’obligation de redevance.
Pour mettre fin à cet état de choses, les participants ont fait les propositions suivantes:
- Favoriser le travail en synergie;
- Savoir imaginer les stratégies de mobilisation populaire avec les moyens locaux ;
- S’impliquer dans les réformes électorales.
Présent dans ces assises, Monsieur l’abbé Victor Mbatu, Directeur du Centre Diocésain de Pastorale, Représentant monseigneur l’Archevêque s’est dit satisfait des résolutions prises durant ces deux jours de réflexion.
Il convient de signaler que cet atelier organisé par la CDJP et appuyé par Pax Hollande rentre dans le cadre de son projet sur la démocratie et la bonne gouvernance.
Nicole ETETE