Kisangani, troisième ville de la République démocratique du Congo, est plongée dans une spirale de crise sans précédent, mêlant problèmes économiques, sécuritaires et alimentaires. Les origines de cette situation dramatique remontent à un conflit intercommunautaire entre les Mbole et les Lengola, dans la commune urbano-rurale de Lubunga, de l’autre côté du majestueux fleuve Congo.
Ce qui a commencé comme un simple différend local s’est rapidement propagé, embrassant la ville toute entière. Les frères Mbole et Lengola se sont engagés dans le conflit, tandis que les Kumu et Mituku auraient rejoint les rangs des Lengola. Les Topoke et Mongo, quant à eux, se seraient ralliés aux Mbole. Les autorités locales et nationales ont assisté, peu impuissantes, à l’escalade de cette guerre fratricide, qui a déjà coûté la vie de nombreuses personnes et en a blessé bien d’autres. Nous devons également souligner que ce conflit a traversé le fleuve, de la rive gauche à la rive droite, distribuant son chaos sur son passage.
La population de Kisangani vit dans une terreur constante, face à ces violences qui ne cessent de s’intensifier. Mais la violence n’est pas le seul fléau qui s’abat sur la ville. Une crise alimentaire s’invite également à la fête des morts, exacerbée par ce conflit. Les routes d’approvisionnement en nourriture sont coupées, provoquant une flambée des prix. Les denrées de première nécessité, tels que les épices, les légumes, le braise, deviennent inaccessibles à des prix exorbitants.
La route nationale numéro 4, autrefois vitale pour l’approvisionnement en haricots, oignons, ail et pommes de terre, est maintenant impraticable.
Un simple bol de haricots, qui se vendait auparavant à 1500 FC, atteint désormais le prix exorbitant de 2500 FC. De même, le litre d’essence, qui coûtait 4000 FC, s’élève désormais à 5000 voir 5500 FC. Alors que la ville est submergée par une multitude de stations-service, tenues par les Somaliens, un grand nombre d’entre elles ont dû fermer leurs portes en raison du manque d’approvisionnement, causé par l’état impraticable de cette route.
La situation devient encore plus tragique alors que la ville est plongée dans une série ininterrompue de délestages électriques. Les habitants sont ainsi condamnés à vivre dans l’obscurité, exposés aux rigueurs du soleil équatorial brûlant, ce qui les rend encore plus vulnérables.
Face à cette tourmente sans précédent, la population de Kisangani espère que des mesures d’urgence seront prises pour mettre fin à cette violence, rétablir l’approvisionnement alimentaire et rétablir l’électricité dans la ville. Les autorités locales et nationales sont appelées à agir rapidement pour soulager les souffrances de la population de Kisangani, qui endure déjà trop de douleurs et de privations à quelques jours du début des campagnes électorales et des élections. La question qui se pose est de savoir si les autorités resteront constamment vigilant face à ces situations dévastatrices. Ou bien, persisteront-elles à négliger l’importance cruciale de la communauté, détournant ainsi leur regard de cette réalité brûlante ?
Dans l’ombre de cette crise complexe, Kisangani lutte pour retrouver la paix, la sécurité et l’espoir. La résilience de cette ville et de ses habitants sera mise à l’épreuve, mais avec une attention et une aide locale et nationale, il est possible de surmonter ces épreuves et de reconstruire un avenir meilleur pour Kisangani et ses habitants.