Maryam Yalala, est infortunée après l’assassinat tragique de son mari, par un militaire à Kabondo. La dame, mère de 5 enfants, ne vit plus dans sa maison de foyer sur la 15eme avenue Nº16. Elle a été « chassée » par sa belle famille.
Le « vieux Benjamin » a été tiré dessus, au moins trois balles dans les côtes. Langue dans sa bouche, il est tombé en dénonçant haut et fort un éventuel viol de sa fille par un militaire « Kiza », présenté comme un garde rapproché de la femme d’un officier supérieur en poste à Buta qui était en séjour médical à Kisangani. Son décès avait suscité une dure journée, sous tension, à Kisangani.
Panique, effroi, désarroi et finalement morts d’hommes, tout comme dans un film d’horreur, voilà la situation qui avait confusément prévalu le soir du samedi au soir du dimanche 22 août 2021. Après avoir tué le vieux Benjamin, bailleur de son chef dans l’armée, ce militaire tirait à tout bout du monde pour effrayer quiconque voudrait mettre la main sur lui. L’on avait tristement enregistré la mort de 4 personnes dont un militaire et un agent de renseignement avant l’abattage du commando Kiza par roquette vers 20 heures. Il était vraisemblablement l’acteur principal du film.
Maryam, une étrange vie après la mort de son homme
Dans une interview exclusive accordée mardi 02 novembre à Kis24.info, l’infortunée Maryam Yalala a raconté le mystère qu’elle heurte sur son chemin après la disparition horrible de son homme, avec qui, elle a fait 5 petits enfants. Selon cette veuve, une semaine n’a même été achevée pourque sa belle famille la mette hors périmètre de son pitoyable foyer.
« (…) les familiers de mon mari m’ont demandé de chercher ma famille. J’ai appelé mon frère, et juste à son arrivé, ils l’ont demandé de me prendre parce qu’ils ne reconnaissent pas, selon eux, mon mariage. Ils le considère comme un mariage d’Allô Allô ».
Horrible. La belle famille, raconte Maryam, n’a pas reconnu leurs enfants. « Ils ont dit que ces enfants sont un cadeau pour ma propre famille. Ils m’ont pris en partie promettant me faire du mal si je résistais », raconte-t-elle.
Dans la rue, chassée et privée de tous ses biens, la femme du feu Benjamin explique avoir trouvé une personne de bonne volonté qui l’a gratuitement accordé une maison à Mukoko vers Motumbe, une nouvelle cité en construction.
Le sourd d’oreilles des autorités
Plus pire dans sa vie, après s’être fait chassée par sa belle famille, la veuve Maryam fait face à une indifférence des autorités. Ils font fi de l’affaire pourtant il s’agit, selon les défenseurs des droits humains, d’un cas de violences basées sur les genres.
« Pour la première, deuxième, troisième fois, je suis allée au bureau de la Commune Kabondo. La maman bourgmestre n’est toujours présente. On me dit qu’elle arrive une seule fois par semaine. J’ai pris l’option d’aller à la police d’enfance, ici, on a fait une plainte mais sans suite favorable », raconte avec amertume cette dame, d’une quarantaine.
Dans sa démarche pour être rétablie dans tous ses droits, la CNDH/Tshopo sous le lobbying de Mme Claudine Bella, la veuve sera conduite devant le gouverneur. Suspens, pas d’issue favorable. « Ici, aussi, on a commencé à me déranger jusqu’à présent, rien n’est fait. Et finalement, l’on me dira d’aller plutôt à la présidence de la République (…) », ajoute-t-elle.
Maryam et ses enfants dorment presqu’affamés. Pas d’abris adéquat ni d’équilibre alimentaire. La souffrance extrême frappe sur sa porte. Elle appelle les personnes de bonne foi de l’aider tant soit peu à recouvrer ses droits.