Dans une déclaration conjointe parvenue à KIS24, samedi 25 février 2023, les organisations de la société civile, organisations non-gouvernementales des droits humains et mouvements citoyens de la nation réunis dans le cadre de la Synergie Mapping Kisangani, se disent « surpris » de voir débarquer à Kisangani à l’Aéroport International de Bangboka les éléments kenyans de la force de l’EAC (l’East African Community) munis de leurs équipements lors des nombreuses rotations des avions dans cette ville.
La population Boyomaise assiste au cantonnement de ces troupes au Camp BAUMA à une dizaine de kilomètres du centre-ville avec leurs équipements. À l’en croire, lors d’une rencontre tenue entre une certaine autorité de la ville et une délégation du Cadre de Concertation de la Société Civile de la Tshopo, celle-ci a prétendu que ces troupes sont à Kisangani pour renforcer les capacités des éléments de PNC.
Cependant, certains militaires congolais, y compris kenyans, en revanche, disent en privé que les forces kényanes seraient là pour réhabiliter les camps Bauma et Lukusa avant de former les officiers militaires congolais. Eu égard à celà, les organisations de la société civile se posent moult questions sur la vraie raison du déploiement militaire kenyan à Kisangani, à près d’un millier de KMs du théâtre des opérations militaires qui se déroulent dans le Rutshuru, au Nord-Kivu.
« Le Kenya n’est pas le bienvenu à Kisangani qui est trop loin des zones du M23 et autres groupes armés. Les FARDC n’ont pas besoin de génie militaire kenyan en pleine guerre, loin du front. Si le génie militaire kenyan veut aider les FARDC, qu’il le fasse au front au lieu de venir à des centaines de KM des lignes de front. Il en est de même pour les instructeurs kenyans pour nos officiers », vocifèrent ces organisations.
Au vu de ce qui précède, celles-ci notent ce qui suit :
- Dénonçons avec véhémence la méthode du gouvernement qui ramène des militaires étrangers sur le sol Congolais sans en informer ni le parlement ni ses compatriotes.
- Ainsi, pour épargner la ville de Kisangani des nouveaux problèmes en cette année électorale, surtout qu’il n’y a jamais eu ni justice ni réparation en faveur des victimes pour les crimes et pillages commis par les troupes rwandaises et ougandaises, nous exigeons le départ immédiat et sans conditions des troupes de PEAC qui sont d’ailleurs contestées par nos frères de l’Est.
- Demandons au gouvernement central, au parlement, à l’Assemblée provinciale et au Gouvernement provincial de la Tshopo d’éclairer au plus tôt la population de Kisangani du motif de la présence à Kisangani de ces éléments armés.
- Au président de la République de revisiter ses accords avec les pays voisins de l’Est menaçant l’intégrité territoriale et la souveraineté de la RDC.
« Si aucune réaction n’est signalée dans ce sens, nous n’hésiterons pas et, ceci conformément aux dispositions pertinentes de la Constitution, à mobiliser toute la population jusqu’au retrait total des Kenyans de la Tshopo », préviennent ces organisations qui soulignent que « la sauvegarde de l’intégrité territoriale est un devoir civique de tous citoyens sans discrimination aucune ».
Il faut noter que cette présence des militaires Kényans à Kisangani intervient dans un contexte sécuritaire très volatile dans l’Est du pays. Les rebelles du M23 s’affrontent aux forces régulières FARDC, dans les localités proches de Goma. La force régionale de l’EAC se montre cependant non offensive sur terrain.