La Représentation des Étudiants du Congo, REC Tshopo, a réunie, ce mardi 13 février 2024, plusieurs étudiants de différentes institutions de Kisangani pour revendiquer la paix dans l’Est du pays.
À 19h30, les rues ont grondé contre l’agression rwandaise. Le rassemblement des étudiants s’est spontanément transformé en une marche pacifique. À la place de la poste, au rond-point du Canon, à la résidence Équateur, ou encore à l’immeuble Sedec, où le message est resté le même : « nous voulons la paix ».
Des bougies allumées autour du drapeau congolais. Des cris hostiles contre Kagame. À Kisangani, les étudiants se montrent préoccupés par la persistance de l’insécurité dans les provinces de l’Est. « […] Nous en avons marre de voir nos frères de l’Est entrain d’être tués », a vociféré Prodige Tambwe, président de la REC Tshopo.
Cette dénonciation est une énième. Joffa, originaire de Beni, région déchirée par des violences, ne manque presque pas à ce genre de rendez-vous. « Le Rwanda est en train de pousser, nous devons aussi pousser » a-t-il laissé entendre. Une grande partie de sa famille vit la peur au ventre. Il demande le déplacement du Président Tshisekedi jusqu’aux lieux des combats. « Qu’il assiste lui-même comment nos parents, nos compatriotes, sonr en train de mourir tous les jours », a-t-il dit.
L’inaction des autorités décriée
Le Président Kagame est devenu l’ennemi public des Congolais. Cependant, « la passivité » des autorités de l’énorme Congo froissent le plus souvent plusieurs. Des images des Ministres Congolais « une main sur la bouche, des doigts à la tempe » ont été pompeusement partagées sur la toile le vendredi dernier. Un geste « risible » à en croire plusieurs.
Nous espérons que les autorités du pays ne vont pas se plaindre comme nous, nous sommes en train de nous plaindre aujourd’hui. Elles sont plus fortes qu’elles ne l’imaginent », a expliqué Prodige Tambwe.
Victor Liolocha veut voir une action concrète de haute envergure. Ainsi pour lui, le premier à faire, « c’est fermer la frontière avec le Rwanda ». Le Burundi a procédé de la même façon depuis le 11 janvier 2024. Les autorités de ce pays voisin de la RDC accuse aussi le Rwanda d’abriter et de soutenir les rebelles Burundais.
Rwanda, plus fort que les FARDC et l’ONU ?
La partie Est de la RDC connaît un cycle infernal dû à la guerre depuis 1994. Au Nord-Kivu, comme en Ituri, des groupes armés tuent, pillent, violent des femmes. Dans plusieurs localités de ces provinces, les populations vivent l’insupportable. D’autres coins sont occupés par les terroristes du M23.
Des voix s’élèvent mais semble-t-il dans un désert. Le Rwanda continue ses actions sous couvert du M23. Il utilise des missiles sol-air, d’après l’ONU, qui, dans son communiqué consulté par AFP, parle d’équipements qui « constituent une menace à haut risque pour tous les aéronefs du gouvernement de la RDC et de la Monusco dans la région ».
Les ultimatums de certains pays occidentaux, les appels au retrait du M23, et d’autres adresses à Kagame sont restées lettre morte. Ces derniers jours, le combat s’intensifie aux alentours de Sake, plus d’une vingtaine de kilomètres de Goma, chef-lieu du Nord-Kivu. Goma, dans sa partie ouest, à Mugunga, enregistre des bombes larguées par le M23. La crise s’empare dans cette partie du pays.