En Province de la Tshopo, précisément au village Batiakoko, au PK 18 sur l’axe Banalia, les femmes et les jeunes filles continuent à subir les violences basées sur le genre jusqu’à ce jour. Ces violences sont visibles dans plusieurs secteurs de vie, en commençant par leurs familles et villages (interdits alimentaires, faible scolarisation des filles, etc…). Cette situation bloque l’épanouissement des femmes et filles et retarde également le développement de cette entité et pourtant il se situe qu’à 18 kilomètres de la ville de Kisangani.
Sur place, l’on note également le manque d’accompagnement des leaders traditionnels, religieux, et autres dans la conscientisation des communautés sur les pratiques positives à bannir la discrimination des femmes et filles à travers les us et coutumes rétrogrades qui enfreignent la pleine jouissance des droits par les femmes.
C’est dans cette logique que l’Union Congolaise des Femmes des Médias Tshopo (UCOFEM) vient de mettre en place un projet innovant de « la masculinité positive », dans le cadre du programme Voix et Leadership des Femmes, financé par les affaires mondiales du Canada en travers le Centre Carter en RDC.
Dans l’esprit de ce projet, l’UCOFEM Tshopo pense que les leaders traditionnels, religieux, coutumiers, les hommes et les garçons peuvent inévitablement être impliqués dans la sensibilisation des communautés sur la pratique de la masculinité positive pour d’une part, réduire les inégalités entre les sexes et briser le cycle des violences et d’autre part, promouvoir l’équilibre dans cette société par l’approche de « l’homme modèle ».

« En 2020, nous étions parti sensibiliser les hommes et les femmes du village Batiakoko, et nous avons vu qu’il y a un problème sérieux d’inégalités entre les hommes et les femmes. Sur place, on a vu les femmes par exemple avec des grossesses en phase terminale, qui portent des choses au dos revenant du champs alors que le mari suit derrière avec la manchette seulement, c’est déjà un problème. Nous avons aussi constaté qu’il y a trop des interdits alimentaires à Batiakoko. La femme ne peut pas manger ça , elle ne peut faire ceci ou celà, mais pourquoi ? », s’est interrogé Maggy Libebele, Présidente provinciale de l’UCOFEM dans la Tshopo.
À en croire Libebele, la masculinité positive c’est cette pratique que l’UCOFEM veut voir en application dans ce village. Dans cette option, cette association des femmes des médias va Sensibiliser au moins 70% des leaders communautaires locaux hommes et jeunes garçons à pratiquer la masculinité positive dans leurs villages, mais aussi, parvenir à réduire les inégalités entre les hommes et les femmes dans ce village cible.

Par ailleurs, plusieurs activités sont prévues dans le cadre de ce projet qui se veut innovent pour une durée de 5 mois. Après le lancement officiel du projet qui est intervenu, jeudi 16 mars 2023, dans la salle Gradi-Jeunes à Kisangani, 15 leaders communautaires locaux de village Batiakoko, dont 9 hommes (5adultes + 4 jeunes garçons) et 6 femmes (4 adultes et 2 jeunes filles) vont être renforcés en capacité sur la masculinité positive pendant une journée pour avoir le message de la sensibilisation, avant de se déployer sur le terrain. Cette sensibilisation va se faire de porte-à-porte.