Le conflit Mbole-Lengola, dans les périphéries de la rive gauche de Kisangani, continue d’endeuiller les familles. Les femmes de la Tshopo souhaitent à ce sujet l’implication du Président de la République, « dernier rempart à la solution à ce conflit sanglant ».
Elles lui ont adressé une lettre ouverte le 30 avril 2024 avec une trentaine de signatures des différentes associations des femmes. Pour elles, « la Présidence de la République n’est pas totalement étrangère à cette affaire ( ndlr conflit Mbole-Lengola) dans la mesure où la sécurité de la société Cap-Congo est assurée par des militaires, notamment ceux de la garde républicaine ».
Les femmes de la Tshopo présentent dans leur lettre la société Cap-Congo comme le nœud de ce conflit. Elles présentent également le rôle de l’ancienne Gouverneure, aujourd’hui Sénatrice, Madeleine Nikomba, qui, selon elles, a signé vingt contrats d’occupation, sans observer la procédure légale. Des appels à l’annulation de ces contrats se sont multipliés dans le passé.
À leur niveau, ces femmes formulent trois demandes.
- Suspension des activités de la société Cap-Congo,
- Diligenter une enquête sur les commanditaires de ce conflit et
- Interpeler ceux qui sont cités et connus par la population.
À en croire leur lettre, Cap-Congo étend ses activités au-delà des contrats dénoncés. Le Président a intérêt d’intervenir « afin de ne pas être accusé de non-assistance des personnes en danger ou de complice de ce qui arrive à Kisangani… ». Leur demande est un rappel au Président Tshisekedi. Lors de sa campagne électorale en décembre 2023 à Kisangani, ce dernier avait évoqué cette question devant des milliers de centaines de Boyomais.
Le conflit Mbole-Lengola a duré plus d’une année. Les premiers déplacés ont traversé le fleuve en mai 2023. Plus de 500 personnes sont mortes et des dizaines de villages restent inhabités. Les déplacés en souffrance jusqu’à présent sont plus de trois milles. La semaine de fin avril et début mai 2024 a connu sa résurgence. Des corps sans vie ont été retrouvés sur les routes Ubundu et Opala.