En vacances parlementaires dans la Tshopo, le sénateur Docteur Laddy Yangotikala, accompagné de l’Euro-député Malte Gallée, ont échangé, ce lundi 7 août à Yangambi, avec l’équipe directrice de l’Institut National pour l’Etude et la Recherche Agronomique, INERA Yangambi.
« Je vois un éléphant qui est en train d’être abattu par nous-mêmes, les Congolais. » Des propos exprimant le déplaisir du Sénateur Docteur Laddy Yangotikala après un tête-à-tête avec les gestionnaires de l’INERA Yangambi. Agacé par des explications du rôle de l’INERA, il a qualifié cette institution « d’une mine d’or que le Congo refuse d’exploiter.»
L’INERA Yangambi, sa gloire reste historique. Ses prouesses dans les recherches agronomiques sont actuellement limitées, faute de moyens. À en croire, le Directeur du Centre de Recherche, Ingénieur Dieu Merci Assumani, « l’INERA fonction sans subvention, sans frais de fonctionnement.» Même déplaisir avec le Sénateur Docteur Laddy : « la RDC n’arrive pas à valoriser cette institution. »
Dans son discours, l’élu des élus de la Tshopo a d’abord responsabilisé l’INERA Yangambi qui assiste impuissamant à des cycles de faim qui tuent la population. « Comment nous pouvons manger le riz provenant de Thaïlande pendant que l’INERA existe. Comment on peut pleurnicher de faim pendant que vous avez la solution entre vos mains ? Cette solution, mettez-la à notre disposition. »
L’INERA Yangambi, dans ses prérogatives, produit des connaissances du domaine agricole. Aussi, grâce à ses technologies, il fournit des semences capables de résister aux maladies. Il améliore plusieurs variétés en agriculture. Également, il trace l’itinéraire agricole pour les communautés agronomes. Bref, il contribue à l’autosuffisance alimentaire.
La RDC importe le riz, le maïs et bien d’autres céréales. Le prix flambe sur le marché. C’est le cas en mars dernier dans les provinces du Haut-Katanga et Kasaï-Oriental. Le vendredi 21 avril 2023, le vice-Premier ministre, ministre de l’Economie, Vital Kamerhe, avait attribué la hausse du prix de maïs à la faible production locale de ce produit agricole.
Des problèmes à résoudre avec un Institut National pour l’Etude et la Recherche Agronomique, d’après les explications Daniel Lunze, Directeur Scientifique de L’INERA Yangambi qui explique que « la production agricole commence par la recherche. » De cette même occasion, il a signifié au Sénateur qu’il existe une loi semencière proposée depuis plus de dix ans.
« Nous cherchons qui peut être notre interlocuteur auprès de deux chambres. Il y a la loi semencière, ça ne passe pas au parlement. Aujourd’hui, personne ne comprend que la loi semencière qui est réellement à la base du développement de l’agriculture, » a-t-il dit au plus jeune sénateur de la 3ieme législature.
En réaction, Laddy Yangotikala a rappelé la revanche du sol sur le sous-sol, tel qu’exprimé par le Président Tshisekedi. Prêt à porter la cause de l’INERA Yangambi jusqu’aux instances parlementaires, Laddy Yangotikala a souligné que les connaissances créées par cette institution agronomique ne sont pas utilisées par les politiciens.
À son tour, Malte Gallée, Eurodéputé et membre du groupe Vert, a, quant à lui, estimé qu’il est important de financer plutôt l’INERA Yangambi que de financer des ONDG qui produisent des semences fragiles.