C’est le 63e anniversaire de l’indépendance en RDC.
La liberté acquise en 1960, chantée en premier lieu par l’African Jazz de Grand Kallé, a fait objet d’un slam de l’artiste Bila Daniel, de sobriquet Bila Poète Non Instruit. Ce jeudi 29 juin, ce slameur va rendre public « Table ronde », un morceau interpellatif à l’endroit des Congolais.
Bila Daniel se montre désormais engagé dans ses textes. Quatre mois après le slam « Telema (lève-toi) », il revient avec Table ronde. Un slam inspiré encore une fois des situations sociale, politique et économique du pays. Il se questionne, dans ce morceau ; il s’adresse à la classe politique et à la population bénéficiaire de la lutte de Lumumba, père de l’indépendance en RDC.
«Le Congo, jouit-il vraiment de son indépendance ? » Ainsi se questionne le slameur au début de la première strophe. Âgé de 26 ans, Bila se montre embarrassé dans ses propos. « …le parfum de son indépendance sent une dépendance qui le jette dans la décadence », affirme-t-il. Pour prouver ses propos, il met en exergue les salaires dérisoires des fonctionnaires.
« Des guerres s’accélèrent jusqu’aux maigres salaires de nos pères,
Qui par peur de perdre ces miettes doivent se taire. »
Mais qui a souillé notre indépendance ?

Dans cette œuvre, le poète définit le quotidien congolais comme « angoisse et poisse ». Dans son pays, les générations « vieillissent sans qu’elles ne jouissent d’un Congo glorieux qu’a proclamé Lumumba. » Bien qu’il ne charge personne, néanmoins, il partage les responsabilités qui éteignent la lumière de l’espoir en RDC et chute avec des interrogations.
« Cette indépendance, conquise par la lutte, se liquide par l’avidité du pouvoir,
Au point qu’entre nous, on se fait le mauvais sang et on ne sait plus en qui croire », ainsi s’exprime-t-il de la classe politique. « Parlementaire, quand cesseras-tu d’être parle-menteur ? » Une question qu’il adresse aux Députés et aux Sénateurs.
Au Congolais lambda, il affirme que l’ « avenir est en danger. » Il conscientise : « Atteindre soixante d’âge suffit déjà pour être mature même par l’expérience. » Et désolé par la misère d’après-indépendance, il interroge les Congolais « est-ce que c’est de la mauvaise conscience de notre part ou la mauvaise gouvernance ? » semble-t-il qu’il considère le Congolais comme agent de sa propre délivrance. C’est ce qui justifie le refrain « telema (lève-toi), Yaka to tonga Congo (viens, construisons le Congo), assurons la grandeur de beau pays », ainsi chante l’artiste JNC.
Le slam est à suivre ici :