« La balkanisation est déjà là » ainsi constate le Professeur Ordinaire Emile Bongeli. Il s’est confié à KIS24 lors de son récent passage à Kisangani où il a d’ailleurs animé une conférence à l’Institut Supérieur de Commerce.
Le Professeur explique cette balkanisation sur le « plan économique. ». Il s’appuie sur les importations régulières qui dominent le marché congolais. « Cure-dents importés, les œufs importés,…nous importons tout ici. Même les fruits sont importés de l’Ouganda, » énumère-t-il, en expliquant que ce sont les pays voisins qui dominent économiquement la RDC.
Dans ses explications, Emile Bongeli démontre l’effet de cette balkanisation par la dépendance alimentaire. « Si vous allez dans les frontières, la monnaie Ougandaise a plus de valeurs que notre monnaie. A Goma, Bukavu, c’est le Rwanda. Quand vous êtes dans un restaurant : l’oignon, le pili-pili, les pommes de terre, même l’eau à boire…c’est le Rwanda, » dit-il.
L’une des causes de cette dépendance, cet ancien ministre de la santé pense que c’est l’absence de routes. « Les légumes cultivés dans la pleine de la Ruzizi qui traverse au Rwanda, et à leur tour les Rwandais viennent les vendre en RDC pour nous nourrir, » a-t-il constaté au Sud-Kivu. Ebahi, le Professeur se demande : « Qu’est-ce qui nous empêchent aussi nous d’avoir une route Uvira-Bukavu ? »
Dans le Haut-Katanga, c’est le « pire », à l’en croire, parce que c’est « la partie la plus riche du pays. » La Zambie, pendant le Covid 19, a augmenté des recettes. « C’est grâce au marché congolais, » dit le Professeur. « Ils ont créé des grands magasins à Kasumbalesa. Les cadres congolais quittaient Kolwezi pour y aller s’approvisionner. »
Autre cause, le Professeur Bongeli explique que « le Congo ne déploie pas les intelligences. » En ces propos, le Professeur attaque certaines théories économiques, qui selon ses propositions, sont à remettre en cause. « Notre paresse mentale est totale… Nous n’aimons pas réfléchir, nous aimons tourner à rond…Il nous faut un système éducatif à nous. »
« Nous avons tous peur de la balkanisation, mais invitons la balkanisation. Nous prêtons le flanc à la balkanisation, » a-t-il dit en parlant des Congolais.