Le mouvement « Rien Sans les Femmes » a organisé ce mardi 21 décembre, un atelier de vulgarisation de la promotion de l’égalité de genre en milieu scolaire notamment à l’intention des inspecteurs, les chefs d’établissements et les enseignants de la ville de Kisangani, dans la Tshopo.
Au cours de cette activité exclusivement basé sur le genre, les explications ont été axée sur l’importance des enseignant dans l’intégration de la mise en œuvre du genre dans le milieu scolaire.
Claudine Béla, responsable du mouvement Rien Sans les Femmes dans la Tshopo, estime qu’il faudra changer la donne, en apprenant à nos enfants l’aspect « GENRE » dès le bas âge et, pense-t-elle, que les enseignants peuvent mieux le faire au niveau de l’école.
Elle a, à la même occasion, demandé aux enseignants présents dans la salle de considérer les enfants filles et garçons au même titre, de ne jamais discriminer les filles lors des activités organisées à l’école entre autres les votes de chefs de promotion et le gouvernement, mieux le comité scolaire.
Les enseignants ont également renforcé leur capacité sur le cadre juridique et légal relatif à éducation des femmes et des filles, thématique décortiquée par maître Jean-Paul Nyindu.
Par ailleurs, les participants à cette activité ont identifié les obstacles qui empêchent la mise en œuvre du genre dans nos différents milieux de vie pour aboutir aux recommandations favorisant le genre à tous les niveaux en commençant par l’école.
Contexte
Il faut tout d’abord noter que le milieu scolaire est une étape cruciale de l’apprentissage des valeurs et de l’affirmation identitaire. Cependant, affirme le mouvement Rien Sans les Femmes, le milieu scolaire souffre de la carence de valorisation des modèles féminins, ce, en dépit de l’émergence de plusieurs femmes africaines en général et congolaise en particulier ayant brillé et contribué à écrire l’histoire du continent africain et de la République démocratique du Congo. «La quasi-totalité des manuels scolaires et autres matériels didactiques ne présentent que des hommes comme modèles à suivre. Les femmes ne sont point identifiées et ne sont pas reconnues comme référence dans la société», regrette ledit mouvement.
Selon ces femmes, activistes dans la Tshopo, la proportion des filles au primaire et au secondaire reste faible. Il est de 48% au primaire et descend à 40,7% au secondaire (annuaires statistiques 2017-2018). Et les raisons de cette faible scolarisation sont nombreuses dont notamment les grossesses et unions conjugales ou mariages précoces et autres normes sociales rétrogrades.
Quant au personnel enseignant, les femmes ne représentent que 28,6% au primaire et 12% au secondaire alors que leur présence pourrait contribuer à motiver les filles à se maintenir et à créer un environnement propice pour l’accroissement des taux d’inscription des jeunes filles à l’école et appuyer les politiques et programmes destinés à améliorer l’environnement scolaire, la sécurité et la rétention des jeunes filles surtout en milieux ruraux, en proie à l’insécurité qui exposent souvent aux Violences basées sur le genre.
«La situation sus-décrite ne favorise pas une relève assurée d’intellectuelle compétitive pour l’atteinte de la parité conformément aux instruments juridiques internationaux auquel notre pays la RDC a souscrit ainsi que la loi fondamentale dans son article 14 », indiquent les femmes de la Tshopo.
Dans cette même foulée, le mouvement Rien Sans les Femmes qui milite pour la représentation égalitaire homme-femme dans les instances de prise de décision à tous les niveaux se propose à travers le projet TUFAULU PAMOJA de vulgariser les outils existants de promotion de l’égalité du genre en milieu scolaire pour renforcer les capacités des enseignants , enseignantes et responsables des établissements scolaires en cette matière afin de les amener à améliorer leur perception sur la femme assurer la prise en compte du genre dans leurs enseignements et contribuer au rayonnement du leadership féminin en milieu scolaire.
L’objectif de ces activités est notamment de contribuer à l’amélioration de la prise en compte du genre en milieu scolaire.