Contribuer à l’amélioration de l’environnement juridique, politique et communautaire pour l’accès aux services de santé de la reproduction de qualité y compris les soins d’avortement centré sur le besoin de la femme aux fins de réduire les méfaits liés à l’avortement non sécurisé était au centre d’une session de la table ronde organisée, mercredi 03 mai 2023, dans la prestigieuse salle de réunion de Hope School à Kisangani, dans la province de la Tshopo.
Cette randonnée mettant le bien-être de la femme au coeur des préoccupations, a réuni près de cent leaders sociopolitiques de la Tshopo et l’organisation internationale IPAS qui s’occupe des droits de la femme avec focus sur la santé sexuelle et reproductive (DSSR). Les rideaux de ces assises ont été ouverts par la Gouverneure de province, représentée par le ministre de l’intérieur Norbert Lokula, qui a, dans son discours, salué la vision du chef de l’État pour la promotion de la femme en RDC.
Pour sa part, Docteur Jean-Claude MULUNDA, directeur pays de l’ONG IPAS, a reconnu l’immensité de défis liés à l’égalité du genre, tant en RDC que dans la Tshopo. Cependant, il compte à l’engagement tous azimut de tout le monde pour des solutions.
« Les défis de l’égalité de genre et de l’équité dans la jouissance des droits en RDC sont grands, mais avec l’engagement de tous, nous pouvons trouver des solutions qui devraient changer l’avenir des femmes et filles du pays et de la Tshopo », a dit JC MULUNDA.
À l’en croire, ces solutions sont par exemple :
- L’éducation sexuelle complète, basée sur les besoins et aspiration des jeunes,
- La promotion de la masculinité positive dès le bas âge,
- L’accès à la contraception et aux soins d’avortement sécurisés
- La gestion efficace et holistiques des cas des violences sexuelles et basées sur le genre, incluant la justice et la réparation,
- Le renforcement du dialogue communautaire et intergénérationnel,
Dans la foulée de cet événement riche en échanges d’idées et d’expertises, plusieurs organisations ont contribué aux débats, notamment, l’asbl AFIA MAMA, qui a été représentée personnellement par Mme Anny Modi, la directrice exécutive. Dans ses interventions, Anny Modi a mis un accent sur la contribution de son organisation dans le bien-être de la femme.
Il sied de noter que la RDC a signé et ratifié le Protocole à la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples relatif aux droits de la femme en Afrique (Protocole de Maputo), un traité juridiquement contraignant qui autorise l’avortement en cas d’agression sexuelle, de viol, d’inceste et là où la poursuite de la grossesse met en danger la santé mentale et physique de la femme ou la vie de la femme ou du fœtus.
Dans un contexte des lois restrictives et surtout pendant la période d’instabilité sécuritaire à Tshopo, les femmes se tournent souvent vers des réseaux informels tels que chez un charlatan ou chez les vendeurs de médicaments pour obtenir des abortifs, des substances parfois toxiques ou des méthodes d’avortement invasives et dangereuses. C’est dans cette optique que IPAS pose ses valises à la Tshopo afin de promouvoir le DSSR, Droits pour la Santé Sexuelle et Reproductive.