À Kisangani, dans la province de la Tshopo, le processus d’enregistrement de contrôle et d’ouverture des comptes bancaires (RawBank) pour les vraies victimes de la guerre de six jours se poursuit sans désemparer au sein du FRIVAO, Fonds de Réparation et d’indemnisation des victimes des Atrocités commises par l’Ouganda.
Après l’étape de Mangobo et Tshopo, deux communes ayant été gravement touchées dans ces atrocités, l’heure est à l’étape de l’identification, l’enregistrement et le contrôle des victimes des communes issues de la Makiso et de Kabondo. Ces dernières sont donc appelées dès ce lundi 15 janvier 2024 de passer à tour de rôle, dans le strict respect des consignes, aux enceintes de FRIVAO situées sur le boulevard Munyororo, non loin du rond-point ANR.
Le message a été lancé dans un communiqué du FRIVAO relayé par les communicateurs de la société civile notamment Mr Débat et Mme Mamie Utshudi, respectivement membre de la société civile et Présidente des victimes. Dans cette communication, ils rappellent le respect strict de l’ordre établi pour le bon déroulement du processus et insistent cependant aux fausses victimes de ne pas embrouiller les procédures.
« Nous venons de clôturer pour l’étape de la Tshopo et Mangobo, ce semedi 13 janvier. Le lundi 15 janvier, nous allons commencer avec la commune de Makiso et celle de Kabondo. Comme le 16 et le 17 sont des journées fériés, nous allons continuer avec le processus le 18 et le 19 avec toujours les mêmes communes. À partir du 20, le tour sera de Lubunga, Kisangani, etc », ont-ils martelé.
Bien plus, aux retardataires de la Tshopo et Mangobo, une seconde chance est accordée à leur faveur. À en croire Mamie Utshudi, cette institution fait un travail remarquable selon les consignes de la Cour Internationale de Justice (CIJ). « Si votre nom a été enregistré, il faut toujours passer et suivre les étapes. Mais si votre nom n’est pas là, on fera recours à des noms repris par les associations des victimes. Ne venez pas si vous n’êtes pas enregistré », a-t-elle soutenu, ajoutant que les retardataires de Mangobo et Tshopo doivent passer le 18 janvier 2024.
Mise en garde aux fausses victimes
Au cours de ce processus, quelques soucis majeurs ont été signalés freinant ainsi le bon déroulement. D’après les communicateurs du FRIVAO, ces cas sont signalés aux côtés des victimes. À l’en croire, plusieurs victimes ne témoignent pas de manière cohérente les récits affreux qui les ont poussé à devenir réellement des victimes de cette guerre.
« Il y a vraiment des incohérences constatées dans le chef des victimes. Quelqu’un est né en 1998, mais il vous dit qu’il a perdu ses biens dans cette guerre de 2000. Il y a des preuves éloquentes. FRIVAO est une institution de l’état. Ces gens-là peuvent être arrêtés et jetés en prison », a dit le communicateur.
La ville de Kisangani a été, entre 5 et 10 juin 2000, le théâtre des affrontements cruels et dévastateurs entre deux armées étrangères, celles de l’Ouganda et du Rwanda. La Cour Internationale de Justice a reconnu coupable l’Ouganda, qui, dans sa culpabilité, dédommage la ville de Kisangani, détruite, avec des graves blessés et ayant perdu des milliers de ses filles et fils.