Le collectif des mouvements citoyens et des organisations de la société devrait déposer un mémorandum à la mairie de Kisangani, ce vendredi 05 avril 2024. Ils ont commencé par une marche pacifique qui a été violemment réprimée par la police. Plus de dix d’entre les manifestants ont passé des heures au commissariat urbain, avant d’être relaxés.
Kis24 a accédé à leur message destiné au Maire Delly Likunde. Dans celui-ci, ils accusent ce dernier d’incompétence et proposent des solutions.
« Votre gestion commence à inquiéter vos administrés qui n’hésitent plus à la qualifier de désastreuse voire dangereuse pour les Boyomais. » ont-ils écrit au Maire de la ville. Cette déclaration se fonde, d’une part sur l’insécurité qui monte à flèche dans la ville, et d’autre part, par l’insalubrité dans la ville.
Des jeunes délinquants et « identifiés » imposent leur loi dans plusieurs coins de Kisangani. « Kisangani est redevenu un véritable état de la nature » a écrit le collectif des mouvements citoyens. À Mangobo, par exemple, du mardi à jeudi de cette semaine, des cliques ont pillé des maisons, après affrontements entre elles.
Les nuits ont été cauchemardesques, par ailleurs, surtout dans la commune de Tshopo. Des cas de vol, Vio, tentative de meurtre et blessures se font répertorier sur plusieurs avenues. « La liste de victimes est devenue longue et continue à s’allonger chaque seconde qui passe », rapportent les révoltés.
Dans leur mémo, le collectif des mouvements citoyens responsabilise, quelque part, le maire de la ville. Celui-ci, selon eux, n’a jamais convoqué un conseil urbain de sécurité. Comme motif, l’autorité urbaine éviterait « de dépenses inutiles. » Ce collectif lui a rappelé que le contribuable Boyomais s’acquitte de son devoir.
Monsieur, comment pouvez-vous sacrifier la vie de vos administrés sur l’autel de la cupidité et de l’avarice ? Comment expliquez-vous que la police d’une grande ville comme la nôtre manque le carburant dans ses véhicules jusqu’à être incapable d’intervenir à temps lorsqu’elle est sollicitée par la population ? » questionnent-ils ?
Soucieux de la sécurité de Kisangani, les manifestants ont formulé 5 recommandations :
- L’intensification des patrouilles diurnes et nocturnes surtout dans les zones considérées comme dangereuses ;
- La dotation de carburant nécessaire à la police nationale congolaise pour assurer sa mobilité surtout pour des interventions urgentes;
- Traquer jusqu’à leur dernier retranchement tous les groupes des délinquants cités ci-haut en installant les S/Ciat dans leurs bases arrières respectives notamment au stadium de basket-ball de l’Héllénique en ce qui concerne les Mexicains;
- L’organisation régulière de Conseil urbain élargi de sécurité auquel certaines organisations de la société civile peuvent être invitées ;
- La mise en place d’un numéro vert que la population pourrait appeler pour signaler certains cas d’insécurité.