Des étudiants, en provenance de Goma et de Kisangani, sont à la disposition des instructeurs militaires FARDC pendant un mois, à partir de ce jeudi 09 novembre 2023, pour une formation paramilitaire. Ils sont plus de 300, dont une dizaine de filles, qui séjournent à Bengamisa, site de formation, à 60 km de Kisangani.
Reportage
Plus de 6 pelotons sont arrivés à Bengamisa à bord de 4 kamaz. Ici, la vaillance est visible. Le patriotisme s’exprime et se dessine sur le visage des étudiants. Ils se réjouissent de leurs premiers pas dans l’armée nationale, bien qu’ils ne deviendront militaires qu’en cas de besoin.
Jean-Paul Bahani, 26 ans, vient de l’ISTA Goma, au Nord-Kivu. Depuis sa naissance, les armes chantent la mort dans sa province natale. Depuis 2022, une partie de sa province est occupée injustement par les M23/RDF, un groupe terroriste qui tuent des populations dans plusieurs villages.
Bahani, à l’instar d’autres étudiants, constitués en plus de 6 pelotons, se dit prêt. Prêt à soutenir la nation congolaise qui cherche la délivrance contre la recrudescence de l’insécurité dans le Kivu et en Ituri. Pour lui, « le mieux, c’est de rejoindre l’armée. »
La plus grande de motivations c’est que nous sommes plus touchés par la guerre. La décision, je veux la prendre juste après la formation […] Le mieux c’est faire preuve du patriotisme étant dans l’armée », dit cet étudiant venu de Goma.
Comme Bahani, Kavoyo Daniel va aussi passer un mois loin de sa ville natale. À en croire ses propos, tout est précis. « Nous comptons très bien continuer parceque nous voulons bien aider le pays. À l’ennemi : nous sommes désormais prêts. Nous allons défendre notre pays…»
Certaines étudiantes ont bravé la peur et se sont rendues à Bengamisa. Elles viennent de Kisangani où les recrues militaires circulent dans les rues, en quête de survie. Celà n’a pas découragé. KIS24 a rencontré une étudiante en Droit de l’UNIKIS qui veut être un modèle pour les autres étudiantes.
« En tant que femme, je suis venue pour la parité. Les autres filles ont peur, cèdent a la fatigue, mais, moi, je veux être leur exemple pour qu’elles se présentent prochainement. Et aussi, concernant la situation de notre pays, nous fils et filles du pays, nous devons agir, » a-t-elle expliqué.
Muhindo Nzangi, Ministère de l’ESU qui a donné le go de cette formation, n’est pas pas celui qui va étouffer le rêve de rejoindre l’armée nationale.
« Je vois parmi vous des généraux, des officiers, des vrais militaires, » s’est-il fait applaudir. À l’en croire, ceux qui présenteront des compétences remarquables auront le privilège de continuer auprès des FARDC.
Bien que paramilitaire, cette formation va porter sur les notions essentielles de la défense du pays. Les armes AK47, les drones militaires, la discipline, l’autodéfense, beaucoup à apprendre et devenir à la fin réserviste des FARDC. Toutes les conditions sont réunies pour la formation, a expliqué le Ministre de l’ESU.
« Je vous encourage à l’endurance. Ça va être dur, » a-t-il déclaré avant de finir son discours. Malgré cette phrase, les applaudissements, des cris de détermination, l’envie d’apprendre ont suivi.
La première présence des étudiants dans des centres de formation militaire date de 1971. À l’époque, Mobutu, Président du Zaïre, avait envoyé de force les étudiants de l’Ovanium, actuelle Université de Kinshasa, dans l’armée en guise de punition. Plus de 40 ans après, c’est le volontarisme. Il s’agit d’une première cohorte. D’autres centres de formation vont naître dans plusieurs coins du pays. La formation paramilitaire va toucher toute la République.
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Hello
am Leani Fundi Congolese By Nationality am living in Kenya