La participation politique des femmes et leur implication dans le processus électoral en cours font dorénavant sensation dans la province de la Tshopo, en prélude des élections générales prévues en décembre 2023. Déjà, ce samedi 17 décembre 2022, une tribune d’expression populaire sur la question susmentionnée a chaleureusement vécu.
En clair, le mouvement Rien Sans les Femmes (RSLF) a réuni les femmes leaders de la société civile et politique de la province de la Tshopo, des tendances confondues, afin de juguler sur la problématique. Occasion toute indiquée à ces dernières de s’exprimer librement sur les facteurs qui freinent leur participation massive mais aussi d’expliquer comment elles s’impliquent sans faille dans le processus électoral.
Les femmes prêtes pour 2023
« Nous sommes prêtes pour affronter les élections de 2023. Nous sommes en contact avec nos bases, nous sommes entrain d’installer nos cellules. Nous sensibilisons nos bases pour que cette fois-ci qu’on donne la chance aux femmes. La femme a toujours été un bon gestionnaire, nous supplions nos électeurs de faire confiance aux femmes », a expliqué une femme, cadre du PPRD.
D’un autre côté, les femmes membres des partis au pouvoir ne lâchent pas leurs bases. Elles militent pour l’élection massive des femmes, sous la vision idéologique de l’union sacrée prônée par le chef de l’État, Félix Tshisekedi.
« Nous sommes obligées de conserver notre pouvoir, nous sensibilisons nos bases pour que le président de la République soit réélu en 2023. Que cette fois-ci, la femme occupe aussi une place importante dans les institutions politiques », a confié, Francine Booto, fédéral du parti R.A ( République en avant)
À elle d’ajouter : « Nous sommes entrain d’installer notre parti dans tous les recoins de la province et nous redynamisons également nos bases existantes pour qu’elles se préparent déjà à affronter les élections de 2023 ».
Mais que comptent faire les leaders de parti pour que les femmes figurent sur les listes électorales des partis politiques ?
Pour le Coordonnateur du CNC, parti cher à Puis Mwabilu, au delà de la sensibilisation et de l’installation du parti à travers l’intérieur de la province, nous partageons les fiches d’adhésion pour que toute personne, initialement les femmes qui désirent devenir candidats ou candidates s’enregistre.
« Après le dépouillement nous veillerons à ce que sur notre liste le partage soit égal, 50% des femmes et 50% des hommes. Nous avons également instauré une commission d’adhésion pour la formation et l’ encadrement des membres qui désirent postuler », a-t-il soutenu.
À son tour, le Parti BUREC de Julien Paluku a déclaré avoir instruit ses fédéraux pour conscientiser les femmes pour qu’elles remplissent les fiches en fin d’être alignées lors des élections prochaines.
« Nous avons également mené une sensibilisation de nos sympathisants à voter massivement les femmes de BUREC », a ajouté le représentant du fédéral de Burec, Honorable Trésor Bafandu.
Ces interventions sont soutenues par le PPRD de Kabila. Ce parti de l’opposition dans la Tshopo s’estime tout de même « champion » de la parité.
« Chez nous, la parité a toujours été une priorité », a lancé le secrétaire exécutif provinciale peu avant de souligner que :
« Nous sensibilisons les femmes pour mettre fin aux stéréotypes, nous nous préparons pour une descente dans les territoires toujours dans le cadre de la sensibilisation pour que les femmes rurales soient aussi sensibilisées et informées des engins électoraux. En terme de pourcentage, les femmes représentent déjà 60% dans nos différentes structures ».
Par ailleurs, la société civile, représentée par Laurianne Kolongo à cette tribune d’expression populaire, a invité les fédérations des partis politiques d’aligner les femmes compétentes et non les femmes parcequ’elles sont simplement femmes. « Tenez compte des compétences de chaque femme avant qu’elle soit alignée », a recommandé Maître Laurianne Kolongo.
Selon Jean-Paul Nyindu, de Rien Sans les Femmes, cet exercice populaire avait comme objectif de déballer les stratégies mises en place par les femmes et leur implication dans le processus électoral pour des élections responsables à l’horizon 2023. À l’en croire, le mouvement RSLF a trouvé des interventions pertinentes des femmes, cependant, il attend que ces femmes matérialisent les recommandations, parceque, a-t-il confié, l’expression est une chose, la matérialisation en est une autre.