Plus de peur que de mal. Le calme s’impose sur l’axe Ubundu-Kisangani, après des tensions meurtrières.
Reportage
Kisesa, Babogombe, Banango, Babusoko,…dans ces villages et bien d’autres, de la route Ubundu-Kisangani, les populations se réinstallent petit à petit. Un calme apparent règne, après des mois cauchemardesques. En avril, mai et juin, les communautés Mbole et Lengola se sont entretuées sans cœur. Les demeures des uns et des autres ont été étrangement incendiées et sans pitié.
Les décombres, les tombes et les maisons pillées illustrent ce conflit fratricide. Le village Babusoko 1 serait le plus touché, au PK 34, à en croire son chef, Deko Lito. Plus de 10 morts, au-moins 18 maisons incendiées et une pharmacie de fortune pillée.
Cependant depuis quelques semaines, Deko Lito et sa population ont regagné le village. « Tout est calme ici,» a-t-il témoigné au micro de KIS24. Une trentaine d’individus se trouvent déjà à Babusoko 1. Ils ont tous repris les travaux champêtres et la reconstruction du village.
« De là où venaient les assaillants, il n’y a plus rien,» témoigne Ofumba Sekeseke qui revient du fin fond de la forêt.
Les usagers de la route Ubundu-Kisangani reprennent les mouvements comme c’était avant les hostilités en avril. Des pousseurs des vélos quittent le PK 41 jusqu’à Lubunga en toute quiétude.
« Je viens d’acheter cette marchandise là-bas. Les gens sont de retour. La vie a repris,» a témoigné un pousseur vélo rencontré à 38 kilomètres par nos reporters.
Au PK 32 se trouve un domaine d’expérimentation scientifique des chercheurs en agronomie. Les chercheurs de l’IFA Yangambi y sont depuis 3 jours. « La situation est calme, » rassure un Doctorant surplace. Lui et ses étudiants rentrent à Kisangani le vendredi prochain.
« On a vu des militaires. Même ici, il y en a ceux qui circulent avec des motos, » indique-t-il.
Des patrouilles militaires qui suscitent espoir
Les forces de sécurité déployées sur cet axe routier Kisangani – Ubundu se trouvent aux PK16, 25 et ailleurs sur le long de la route. Ces militaires effectuent des patrouilles régulières. Plus de peur que de mal, ont constaté nos reporters sur terrain . Toutefois, Deko Lito, chef du village Babusoko 1, insiste sur le renforcement des militaires en effectif, notamment au PK 35, car « son village a été le croisement des parties en conflit. »
Le 6 avril marque la résurgence des affrontements entre les communautés sœurs Mbole et Lengola dans la province de la Tshopo. Une quarantaine de morts, des personnes portées disparues, plus de 4 mille déplacés, c’est le bilan des sources sécuritaires avancé le 08 mai. Des mesures conservatoires sont en application depuis deux mois environ.
L’ordre public se rétablit sur place. La source du conflit serait notamment d’ordre foncier.
A suivre !