Les activistes engagés dans la défense et la promotion des droits de l’homme à Kisangani manifestent leur sentiment de satisfaction à l’égard de la justice française après l’arrestation in fine de Roger Lumbala à Paris.
À Kisangani, les activistes de droit de l’homme ne tairent pas leur flamme face à un début d’une vraie justice aux victimes et réparation de leurs biens dans les différents crimes contre l’humanité commis en République démocratique du Congo.
Via son compte Twitter, Alphonse Maindo, professeur à l’Université de Kisangani, traite avec profonde considération ce coup de la justice française.
» Un bon début, salut à la justice française. » a-t-il écrit.
Très convaincu d’un nouveau départ dans la réparation des victimes, pour lui la longueur du temps ne freine pas la victoire de la population.
«Le peuple gagne toujours, même si le temps peut être long.» réagi-t-il.
Cet homme qui a fait du rapport Mapping son cheval de bataille pense que l’arrestation de Lumbala annonce d’autres actions en similitude.
«Ce n’est que le début. Avec cette arrestation, on voit où la justice internationale veut aller.»
Sur le même fil d’idée, Maître Élie KAYEMBE, coordonnateur de l’AJDDH soutient l’argumentaire du Professeur des sciences politiques.
«Même le périple de milliers de kilomètres commence toujours par un pas. Le temps de la vérité s’annonce pour réparer le tort causé aux victimes.» écrit Me Kayembe, dans un tweet commentaire à celui du journaliste Sonia Rolley.
Dans la foulée, selon Maindo, critiquant l’union sacrée, craint que les auteurs présumés des crimes auront l’unique abri, les hautes fonctions politiques.
«Certains n’iront plus à l’étranger. Dès lors, ils feront tout pour occuper hautes fonctions politiques.»
Et de marteler :
» L’Union sacrée ne doit pas être un refuge des bourreaux. »
Me Elly KAYEMBE appelle en même temps à la fin des »États-paradis judiciaires. »
«Les autres États doivent emboîter les pas pour éliminer les États-paradis judiciaires. Stop à l’impunité!»a-t-il conclu son tweet.
Âgé de 62 ans, l’ancien seigneur de guerre congolais Roger lumbala est soupçonné par les Nations unies de massacres de civils, de viols, de torture, de cannibalisme et de pillages entre 2000 et 2003.
Les crimes à sa charge ont été commis dans les provinces de l’Ituri et du Haut-Uélé, dans le nord-est de la RDC. A l’époque, il était à la tête du Rassemblement congolais pour la démocratie-National (RCD-N), un mouvement rebelle soutenu par l’Ouganda voisin. Le Monde renseigne que celui-ci a été arrêté en pleine rue à Paris le 29 décembre 2020 par l’Office central de lutte contre les crimes contre l’humanité (OCLCH).
M. Lumbala a été mis en examen, samedi 2 janvier, pour « participation à un groupement formé en vue de la préparation de crimes contre l’humanité » et « complicité de crimes contre l’humanité ».
DavidGaston MUKENDI