La colonisation belge a duré 80 ans en RDC. Des années douloureuses et dont la discrimination a été la distinction principale des Belges. Le côté éducatif a été le plus touché, cependant pas horrible, comme la maltraitance corporelle.
Ceux ayant vécu l’occupation belge sont maintenant rares en RDC. À Kisangani, parmi ces derniers, l’on trouve Léon Albéric Kanga Ndjaki, dans l’îlot du peuple Enya, à la chute Wagenia. Du haut de ses 88 ans, il a encore en mémoire la ségrégation scolaire imposée par les colons.
Né le 21 décembre 1935, il a fait ses études primaires à l’école Mariste de Kisangani. Après Buta pour l’école moyenne, il s’est spécialisé en secrétariat de direction à l’université du Zaïre, campus de Kisangani. Sténographie et dactylographe, il a servi les Belges dans les secrétariats de plusieurs services.
Léon Kanga est heureux de voir des Congolais fréquentés les universités, dans leur propre pays, sans discrimination. À l’époque belge, cela était impossible. « la colonie belge limitait les gens aux travaux d’exécution.» témoigne cet ancien dirigeant du MNC de Lumumba. Il affirme que « les Belges voulaient seulement limiter les gens à un niveau bas.» Si en ces jours, des Congolais ont avec eux les ingénieurs agronomes, dans le Congo belge, « le congolais ne pouvait être qu’un assistant agricole,» dit-il.
« 80 ans au Congo sans former les cadres universitaires et 63 ans, aujourd’hui, nous avons combien d’ingénieurs ? combien des juristes, des économistes, des docteurs. C’était la mauvaise volonté. La mauvaise volonté, » a-t-il dit à notre rédaction.
La situation s’est améliorée en 1954, se rappelle-t-il. C’est suite à l’arrivée dans le gouvernement belge d’Auguste Michelin. « Il était communiste. C’est avec son avènement qu’il y a eu des écoles laïques. »
« Les Belges ne voulaient pas que nous puissions aller loin…Il y avait des colonies françaises où les enfants des noirs avaient accès aux études supérieures. Mais la colonie Belge voulait seulement nous maintenir à un niveau bas. Heureusement, il y a eu des gens comme Lumumba. Il se perfectionnait lui-même. »
Aujourd’hui, la République Démocratique du Congo compte plus de 80 universités, moins les instituts supérieurs, sur son territoire. Autrefois critiqué, le système éducatif migre déjà vers le LMD. Un accent particulier est mis sur les performances des étudiants, par des travaux de recherches. L’enseignement, bien que de masse, est ouvert à tout le monde.
Léon Kanga considère donc celà comme une victoire et un bon côté de l’indépendance. Toutefois, il a invité les universitaires à œuvres dès maintenant pour le développement du pays.