Les déplacés refugiés à la paroisse Saint Gabriel sont de nouveau endeuillés. Ce vendredi 12 janvier 2024, les leurs étant partis trouver à manger dans les champs à Babusoko ont été attaqués, tués et blessés par des individus armés non autrement identifiés. Le bilan, encore provisoire, fait état de 4 morts et plus de 5 blessés.
Suite aux conditions de vie quasi insupportables, certains déplacés, en provenance de Yalisombo, Bachamutengo et Babusoko, regagnaient momentanément quelques villages. Ce jeudi, ils y sont encore rentrés pour trouver à manger dans des champs situés à seulement 6 kilomètres après le lit du fleuve Congo, dans le village de Babusoko. La nuit a été paisible jusqu’au petit matin de ce vendredi lorsque les premiers coups de balles se font entendre. « On venait déjà de tuer la première personne », témoigne Eli qui a échappé de justesse à la mort.
Eli entouré par la mort
Eli, lui, a passé nuit du jeudi à Kisangani, à la paroisse Saint Gabriel, cite de déplacé depuis le 5 novembre 2023. Ce vendredi matin, il a s’est rendu dans un champs à Babusoko, c’est lorsqu’il a rencontré des hommes masqués, avec des armés à feu. « J’ai entendu les bruits de quelqu’un qui se défendait. Ils étaient en train de machetté quelqu’un, » il se souvient.
Pendant qu’il approchait le lieu de la scène pour en savoir davantage, « 3 personnes m’ont demandé de m’arrêter. Je voulais fuir, 2 autres sont venues devant moi. » dit-il. Eli a eu le courage de s’échapper en comptant les secondes de vie qui lui restaient. « Je me suis dit que s’ils tirent sur mon dos, je peux être blessé et me faire soigner. » Sa délivrance a été miraculeuse, reconnait-il.
Cet enfant qui ne verra jamais son père
Les premières images parvenues à kis24.info montrent un enfant amputé de deux mains. Le curé de Sant Gabriel, choqué, a indiqué qu’il a 3 ans. Les assaillants se servent des flèches, des machettes et des fusils pour exécuter la population. Les familles apprennent avec des terribles nouvelles au fil du temps. « Le bilan est évolutif. D’autres blessés sont en cors là-bas » a indiqué le père Curé.
Désormais veuve, Jeanine a appris la mort de son mari à 16h. Ils ont échangé pour la dernière fois jeudi, avant qu’il ne parte dormir à Babusoko. « Il m’a dit qu’il partait chercher de pondu », témoigne-t-elle avec des larmes aux yeux. Elle va accueillir un bébé qui ne verra jamais son géniteur. « J’ai vécu plus de 10 ans avec mon mari et on a huit enfant ensemble », dit-elle.
Les déplacés sont au nombre de 2 411 a renseigné le père curé de la paroisse Saint Gabriel. Ils survivent grâce à la philanthropie des uns et des autres. « Les gens sont déjà fatigués de les aider » a affirmé le Curé. Ils y sont depuis le 5 novembre 2023. Ce prêtre catholique demande aux autorités sécuritaires d’entrer dans le village attaqué pour sauver d’autres personnes. « Il y a encore des gens blessés et peut-être des morts qui se trouveraient à Babusoko. »