Pendant deux jours, soit du mardi à ce mercredi 08 avril 2024, une vingtaine des membres d’organisations des femmes et des jeunes de la province de la Tshopo, ont participé activement à un atelier de renforcement des capacités sur les techniques de communication en DSSR/Avortement (Droit à la Santé Sexuelle et de la Reproduction) et en CVTA (Clarification des Valeurs et la Transformation des Attitudes).
Cette série de renforcement des connaissances a été facilitée par AFIA MAMA, avec le soutien de IPAS, partenaire pour la justice reproductive, et grâce à l’appui financier du royaume des Pays-Bas, dans le cadre du projet « Makoki ya Mwasi ». D’après Mr Arnold BAKULU, responsable des programmes au sein de la structure AFIA MAMA, l’objectif poursuivi par cet atelier est de renforcer les capacités de sensibilisation des OSC des femmes et des jeunes afin de maintenir le soutien social de la communauté pour les femmes et filles qui cherchent les services d’avortement dans la ville de Kisangani.
Ces 20 participants issus de 17 organisations féminines et celles des jeunes ont acquis de nouvelles notions sur l’avortement sécurisé. Dans la province de la Tshopo, 307 femmes sont mortes en 2023 pour des avortements clandestins. Ces chiffres ont été présentés par le Dr Herman Joho, Médecin Chef de zone de Kabondo et facilitateur dans cet atelier. Occasion pour lui d’appeler les organisations bénéficiaires de cette riche formation à s’engager dans la sensibilisation pour un avortement sécurisé selon les règles d’art définies notamment dans le protocole de Maputo.
Aujourd’hui, c’est un grand pas franchi. Nous avons un instrument juridique, le protocole de Maputo, pour qu’on finish la femme congolaise puisse disposer de son corps et que celà puisse aider la cellule familiale et la communauté entière de jouir de la santé de la Maman. Une fois qu’elle est en forme, l’économie familiale en dépend », a-t-il dit.
Dr Herman Joho qui a aussi officiellement représenté le chef de division de la Santé a remercié IPAS qui a songé à renforcer les capacités des organisations féminines et des jeunes de la Tshopo sur le DSSR/Avortement par l’entremise de la structure AFIA MAMA. Il appelle les organisations féminines à relever le défi dans la communauté.
C’est un défi pour nous tous à la Tshopo. Relevons ce défi en amenant nos filles et femmes à un avortement sécurisé parce que vous avez vu l’ampleur ou le dégât que cause l’avortement clandestin. Aujourd’hui, nous avons onze structures qui œuvrent dans le cadre des avortements sécurisés. Prévenons ça en sensibilisant nos communautés et en référence à toute cette population qui en a besoin », a-t-il ajouté.
Dans ses interventions, Jonh Mondele, coordonnateur provincial du PNCPS, s’est apaisanti sur les techniques de communication en CREC. Occasion pour lui d’outiller les participants à la nouvelle approche de communication centrée sur l’humain (SBC).
Au sortir, les participants se sont dits satisfaits de la pertinence des matières apprises. Mme Sarah Pelieng Woot, coordonnatrice de l’ONG Voix des femmes sourdes et Mme Albertine Likoke, de l’Asbl GRAPFF, ont rassuré, au micro de KIS24, de leur engagement en faveur de la communauté pour les avortements sécurisés et médicalisés. Parmi les 11 structures de santé reconnues pour ces services figurent Alwalid, Camps Ketele et le centre médical de la Police, dans la zone de santé de Makiso. À Kabondo, il y a le Centre de santé Kibibi, etc.
À ce jour, aucun pays d’Afrique francophone n’autorise l’avortement sans aucune restriction. Cependant, l’ensemble des pays de la région, à l’exception du Niger, du Tchad et de la République centrafricaine, ont ratifié le Protocole de Maputo. Les États prennent toutes les mesures appropriées pour : protéger les droits reproductifs des femmes, particulièrement en autorisant l’avortement médicalisé, en cas d’agression sexuelle, de viol, d’inceste et lorsque la grossesse met en danger la santé mentale et physique de la mère ou la vie de la mère ou du fœtus.