Rien de tel n’a été prévu ce vendredi 8 mars lors de la marche de compassion des femmes de Kisangani qui, sous un soleil ardent, ont apporté leur soutien aux femmes meurtries du Nord-Kivu et de l’Ituri. Des petits enfants, visiblement moins de 5 ans, de l’école maternelle Saint-Jean I, ont fait irruption, « mains sur la tête », signe de deuil.
C’est la surprise émouvante du jour, après un discours magistral d’Eve Bazaiba, Ministre d’État en charge de l’environnement. Des enfants se sont présentés devant les femmes de Kisangani qui dénoncent l’aggression rwandaise. Eux aussi, sont venus dénoncer les atrocités dont les enfants sont victimes au Nord-Kivu et en Ituri.
« Nous avons voulu compatir avec les enfants dont les parents sont en train d’être massacrés. Ils sont en train de souffrir. Nous leur avons dit d’intercéder pour les enfants dans l’Est car ils souffrent », a expliqué la sœur Clémentine, directrice de l’école maternelle Saint-Jean I.
« Des mains à la tête »; ce geste a été posé par ces femmes lors de la marche. Il a été accompagné par un seul chant « kwetu hakuna furaha. Furaha yetu mupaka violence », ( il n’existe pas la joie chez nous. Il n’y a que la violence).
À la poste où le grand rassemblement a eu lieu, elles ont repris le même geste, sur demande du Ministre Eve Bazaiba. Selon son interprétation, c’est un message envoyé aux femmes suppliciées dans l’Est. « Nous lançons ce message pour prouver l’unité. Nous ne sommes pas distraites, nous sommes avec elles et celles qui sont dans les services militaires. »
L’Est de la RDC est en proie de l’insécurité depuis 1994. Des individus ont perdu leur vie en million. La violence sexuelle y est utilisée comme arme des guerres.