Dorénavant « réservistes » de l’armée congolaise, ils sont fiers de l’être, après 30 jours de formation paramilitaire à Bengamisa, dans la Tshopo. 566 universitaires dont 29 filles constituent la première cohorte des volontaires qui militeront aux côtés des FARDC en cas de nécessité. Ils se considèrent comme un « danger pour le Rwanda sous Paul Kagame », pays agresseur de la RDC.
La mise en garde sévère
Kambale Danny habite Goma, chef-lieu du Nord-Kivu, ville entourée d’une part par les terroristes M23. Avant de rejoindre le centre de formation paramilitaire de Bengamisa, il a vécu la souffrance de ses compatriotes déplacés de guerre. Il s’est rappelé de la prise de Bunagana, le carnage de Kishishe et les affres de guerre dans sa province. Ce qui lui a révolté de plus. Comme tous les réservistes militaires à l’unisson, il a chanté « mabele ya bakoko na biso, ata na Rwanda, toko banga eloko te. (Ndlr le Congo est la terre de nos ancêtres, même au Rwanda, nous allons combattre) ».
« Nous sommes prêts à verser notre sang pour la patrie », a-t-il déclaré à KIS24. Il se sent militaire et émet une mise en garde contre quiconque qui oserait bousculer la quiétude des Congolais. « Nous n’hésiterons pas de répliquer, » a laissé entendre cet étudiant de l’ISTA Goma.
Orly, une commando sans peur
« Je suis femme, je peux défendre mon pays » a, à son tour, déclaré Orly Omari Edimase. Elle s’est rendue à Bengamisa pour son Lubunga, une commune de Kisangani endeuillée suite à un conflit interethnique. « Je n’ai plus peur », c’est le premier changement qu’elle connait. Elle s’appelle désormais « Commando » malgré ses études en droit à l’Université de Kisangani. « Je me sens capable, je suis prête. On a bossé dur, on veut défendre notre pays » a-t-elle dit.
Certains souhaitent prolonger le même voyage sous le drapeau national. « Nous sommes maintenant très dangereux pour le Rwanda » a indiqué Sagesse Tsongo qui vient de Mambasa. « Il y a l’ennemi à la porte », dit-il quand il se rappelle de l’Ituri d’où il vient. Son souhait est de passer d’une tenue bleue à une tenue verte. « Je suis motivé. Après ma licence, je deviendrai militaire, » a-t-il affirmé.
Tsongo, étudiant à l’UNIKIS, ne se laisse pas influencer par les conditions de vie des militaires Congolais. « Face aux menaces de l’ennemi, l’important c’est défendre la patrie. »
Au nom de tous les volontaires militaires de la première cohorte, Persévérance Bosenge a déclaré la « fin de la recréation. » Des mots prononcés pendant que les rebelles pillent, tuent, violent et imposent un cycle infernal à la population congolaise. La formation paramilitaire va impliquer la jeunesse dans la sécurisation du territoire congolais. Déjà, au Nord-Kivu, un mouvement appelé « Wazalendo » s’active dans la libération des entités occupées par le Rwanda sous couvert du M23.