« Bibliothérapie sur le Congo », c’est l’intitulé d’une conférence organisée par le Club RFI Kisangani, ce vendredi 07 juillet, dans la bibliothèque centrale de l’Université de Kisangani, à l’occasion de 63 ans d’accession de la RDC à la souveraineté internationale, un anniversaire célébré le 30 juin 2023.
La « bibliothérapie sur le Congo » a été animée par quatre citoyens. Trois d’entre eux ont plongé l’assistance dans les ouvrages : Ces vérités qui nous mentent, de l’auteur Laurent Kasindi ; Déflagration de sens, de Karim Akouche ; et Les mathématiques congolaises de In Koli Jean Bofane.
DavidGaston MUKENDI, Journaliste et Blogueur, a, à partir de « Ces vérités qui nous mentent », démontré la face fallacieuse de quelques sentences, qui, « avec le temps, sont devenues des adages populaires, utilisés pour justifier les pas destructeurs.»
« Il y a par exemple « Yo nde oko bongisa mbok’oyo ? ». C’est une question qui intervient quand on est pris en falgrance ou quand on complote contre sa propre nation. C’est devenu très populaire, on le prend déjà pour vérité, alors que dans son fond, il encourage la corruption, la tricherie, la paresse, et bien d’autres antivaleurs, » a-t-il renchéri devant la presse.

À en croire les écrits de l’auteur, Laurent Kasindi, cette phrase rend les problèmes congolais plus grands que les Congolais. Lui qui considère les Congolais comme héros de leur propre histoire, pense que « c’est dans un ciel sombre qu’une étoile est visible. »
« 63 ans après l’indépendance, le Congo se retrouve parmi les pays en voie du sous-développement, parceque nous renonçons souvent à être ce point lumineux qui montre le chemin dans le noir, » a commenté DavidGaston MUKENDI.
Parlant de « Les mathématiques congolaises », Patrick Isamene, Prosateur et chroniqueur littéraire, a expliqué que «ce livre nous offre une grande aperçu sur le monde politique congolais : l’achat de popularité, les manœuvres dillatoires pour se maintenir au pouvoir, la duplicité de l’opposition, et tous les maux qui caractérisent la vie politique congolaise.»


Mathématiques congolaises parle du vécu quotidien des congolais à travers l’histoire de Célio Matemona, qui a perdu sa famille au cours de la première guerre du Katanga. Le seul objet de son père qu’il a pu récupérer est un livre de Mathématiques qu’il conserve pour comprendre et résoudre les problèmes que la vie lui pose.
Célio Matemona a vécu, faisant des calculs avant de s’engager dans quoi que ce soit. Complétant Monsieur Isamene, Jedidia Mabela, discutant du jour, s’est illustré par cet exemple, en faisant référence à la centrale hydroélectrique de la Tshopo.
« Vous avez une centrale qui est rénovée. Que de le faire, vous partagez les deux mégawatts qu’elle produit à toute la population. Tel jour, c’est tel coin qui sera allumé, après 4 heures, c’est tel autre coin. Demain c’est telle Commune. C’est ça la mathématique congolaise.»
Et pour guérir le Congo de son mal, le livre ces vérités qui nous mentent propose qu’« il faut des hommes formés, organisés, disciplinés, portés par des valeurs, pour transformer l’or enfoui sous terre en hôpitaux, en belles routes, en écoles, et autres ».
Le troisième ouvrage, Déflagration de sens, présenté par Justice Kangamina, poète et slameur, rapporte que l’histoire de l’Afrique a été falsifiée. L’auteur présente une Afrique en pleine déculturation, une jeunesse frustrée et sans repères dans son Algérie. Le poète Kangamina a sorti de cet ouvrage des corrélations avec la vie en RDC.