Autrefois oublié, Yangambi renaît véritablement de ses cendres et se relance progressivement dans le sphère des recherches agroforestières mondiales. Depuis octobre 2018 et grâce au financement de l’Union Européenne, le Centre de recherche forestière internationale (CIFOR), l’Institut National pour l’Étude et la Recherche Agronomiques (INERA) et l’entreprise Resources & Synergies Development (R&SD) se sont engagés à revitaliser les terres dégradées de Yangambi, une réserve de biosphère située au cœur de la forêt du bassin du Congo dans la province de la Tshopo.
Avec la plantation d’un millionième arbre, c’est une étape capitale vers l’objectif de restauration de 2 000 hectares de terres d’ici 2022 qui a été franchie cette semaine en cours, révèle un communiqué de presse du CIFOR rendu public ce mardi 27 Avril dont une copie est parvenue à www.kis24.info
Cette initiative, d’après le centre de recherche forestière internationale, vise alors à enrichir les sols grâce aux arbres et à promouvoir des systèmes agroforestiers performants qui peuvent apporter des bénéfices supplémentaires à la population locale.
Avec des fruitiers, des « arbres à chenilles », et quelques d’espèces à forte valeur commerciale, les arbres plantés sont en grande partie des espèces à croissance rapide destinées à répondre à la demande énergétique localeAutrefois consacrés aux grandes plantations expérimentales de cultures telles que le palmier à huile et l’hévéa, des milliers d’hectares de terres autour de Yangambi ont été dégradés pendant des décennies. En raison de l’appauvrissement des sols et du manque d’accès aux intrants et de variétés améliorées, les agriculteurs connaissent des rendements très faibles.
Pôle émergent de recherche et développement, Yangambi est confronté à un double problème, car son alimentation en électricité et en énergie
thermique est insuffisante pour une production à valeur ajoutée. Une centrale de cogénération de biomasse est d’ailleurs actuellement en construction pour remédier à cette situation.
« Il s’agit du premier projet du genre dans la Province de la Tshopo. Yangambi a un énorme potentiel pour produire de l’énergie verte grâce à la biomasse. Ce projet de restauration nous permettra d’utiliser les terres dégradées pour produire de l’électricité et de l’énergie thermique, ce qui nous aidera à relancer davantage d’activités économiques et de recherche. » a soutenu Michel Lokonda, directeur du centre de recherche de Yangambi à l’INERA.
Il sied essentiellement de noter qu’à Yangambi, la plantation d’arbres est également devenue une source importante d’emplois au niveau local. Plus de 1 800 personnes ont été déjà employées dans les efforts de restauration, dans diverses fonctions allant de la sensibilisation à la culture des plantules.
« À chaque saison, nous testons avec les occupants des terres des schémas agroforestiers adaptés, pour réussir le pari d’améliorer le bien-être local tout en réduisant l’impact de l’agriculture itinérante sur la forêt environnante », a déclaré Paolo Cerutti, directeur du projet au CIFOR.
Rappelons que cette initiative fait partie des projets Formation, Recherche et Environnement dans la Tshopo (FORETS) et Nouveaux Paysages du Congo (NPC), deux initiatives financées par l’Union Européenne et coordonnées par le CIFOR visant à transformer le paysage de Yangambi en un véritable pôle de développement, de conservation et de recherche appliquée, où, renchéri les experts, les ressources naturelles seront gérées durablement afin d’offrir des opportunités à la population locale.
Serge SINDANI