Le FONAREV qui se veut un véritable tremplin pour la réparation des victimes est à deux doigts de débarquer dans la province de la Tshopo, qui a connu, par le passé, des atrocités inquiétantes liées aux conflits armés et ayant entraîné des survivantes à tout le niveau.
Cependant, l’heure est à la restitution du premier Forum National pour l’identification des victimes et l’écosystème du Fonds national de réparation des victimes des violences sexuelles liées aux conflits et autres crimes contre la paix et la sécurité de l’humanité (FONAREV) organisé du 27 au 29 novembre 2023 à Kinshasa. Dans ce forum, Dismas Kitenge, Président du Groupe Lotus, a pris part au compte de la Tshopo, comme expert de la société civile, au côté des quelques victimes venues de la Tshopo qui ont, samedi 23 décembre 2023, restitué les grandes lignes aux victimes de la Tshopo , réunies dans la salle de l’alliance Française.
L’objectif était de mettre en place une politique de réparation transparente et équitable pour les victimes, en tirant partie des connaissances et des expériences des participants.
Il était aussi question de la création de partenariats avec l’écosystème, y compris les organisations de la société civile, les agences du système des Nations Unies et les organisations internationales qui s’engagent dans le processus de réparation des droits des victimes. L’objectif est de formuler des recommandations cohérentes pour renforcer le processus d’identification et garantir une réparation adéquate, permettant ainsi aux victimes de se reconstruire et de se réintégrer dans la société.
Selon Dismas Kitenge, les discussions ont rassemblé des experts en lutte contre les violences sexuelles et en prise en charge des survivants, ainsi que des représentants du gouvernement et des membres d’organisations non gouvernementales en vue de la mise en place d’une procédure de réparation efficace.
« le FONAREV veut apporter une réparation des victimes. Ça peut-être une réparation symbolique, collective , ça peut-être aussi l’indemnisation. FONAREV est une institution créée et les animateurs ont été nommés par une ordonnance présidentielle. Il a commencé ses premières activités le 02 août par l’organisation de la journée GENECOST. À Kinshasa, au Forum National, c’était pour dégager les critères pour identifier les victimes et aussi identifier ce qu’on appelle l’écosystème, cad l’ensemble des partenaires de FONAREV qui vont aider cette institution pour atteindre ses objectifs. Ça peut-être les organisations de la société civile, etc », a-t-il expliqué à KIS24.
Parlant de l’économie de la loi sur le FONAREV, Me Guillaine Lumaliza du Groupe Lotus, a noté des avancées importantes dans la prise en charge des victimes. Pour elle, avec cette loi spécifique n°022/065 du 26 décembre 2022, il est reconnu à l’international et dans plusieurs salons des atrocités commises partout dans le pays.
À son tour, Mme Mamie Utshudi, représentante des victimes de la Tshopo, a parlé de la place des victimes dans le FONAREV et ses réalisations. À l’en croire, sans victime, il n’y aura pas de FONAREV. Les victimes sont au centre des actions du FONAREV.
Comment identifier les victimes ?
D’après Dismas Kitenge, les victimes seront identifiées dans un bureau d’identification où il y aura des vérificateurs et témoins à tous les niveaux. Et ça, sera sur base des cohérences des récits et témoignages crédibles. De la documentation existante aussi et d’autres critères.
Les stratégies de communication sont notamment basées sur l’efficacité (transversale), l’objectivité (impartiale) et l’inclusivité (professionnelle).
Dans cette approche, les participants ont émis le vœu unanime de voir le FONAREV débarquer au plus vite dans la Tshopo après ce forum utile.
Par ailleurs, FONAREV n’est pas à confondre avec le FRIVAO. Le premier s’occupe des victimes de toute sorte et les accompagne durant toute leur vie, tandis que le second a été créé suite l’indemnisation par l’Ouganda des préjudices causés lors de la guerre de six jours s’affrontant à l’armée rwandaise. Le FRIVAO est géré par le Ministère de la Justice tandis que le FONAREV par le ministère des Droits Humains.
On y reviendra !