Depuis un bon bout de temps, la caisse centrale de l’Université de Kisangani (UNIKIS) qui se trouve au bâtiment administratif de cette Alma mater est au cœur d’un cambriolage récurrent. Le dernier cas remonte dans la nuit du dimanche 9 au lundi 10 mars 2025. En plus de ternir l’image de l’Université de Kisangani, ces cas de vol jettent de l’opprobre au comité de gestion dirigé par le recteur Jean-Faustin Bongilo. Le grand mystère reste la non identification des auteurs de ces cambriolages.
Mais, que se passe-t-il réellement ?
La question soulève encore des gros suspens. La série a commencé dans la nuit du jeudi 19 au vendredi 20 septembre 2024, quatre jours seulement après la collation des grades académiques de l’année 2023-2024. La mauvaise nouvelle est tombée : la caisse centrale de l’Université de Kisangani est dévalisée.
Ce matin-là, le Recteur Bongilo, informé de la situation, avait fait prendre des dispositions et appelé la police criminelle pour des enquêtes.
« Je ne veux pas interférer dans les enquêtes mais je veille à ce que personne ne touche à quoi que ce soit jusqu’à ce que nous puissions savoir comment la chose a eu lieu », disait-il avant de poursuivre :
« On doit connaître et on finira par connaître peut-être aujourd’hui ou demain. D’où est venu et qu’est-ce que les gens qui l’ont monté ont cherché à faire. Ce que nous avons au fond du cœur, c’est l’amertume de chercher à faire perturber l’université (…) »
En attendant les conclusions des enquêtes, Bongilo avait invité la communauté universitaire au calme et promis que les responsabilités seraient établies. Mais déjà, les agents de la caisse avaient écopé des sanctions préventives.
Énième vol, le coffre-fort vidé

Si le deuxième cas de vol n’avait pas fait beaucoup de bruits, le troisième, par contre, suscite des réactions. Dans la foulée des ceux qui ont réagi, figure la tripartite : APUKIS, ASUKIS et PATO. Après une réunion d’évaluation, ces trois structures ont fait une déclaration commune d’indignation.
« Cette situation risque de contraindre l’ensemble du personnel à suspendre ses prestations pour exiger la transparence sur ces vols répétitifs qui s’apparentent d’un suicide collectif opéré par un groupe de personne qui tient à retarder le développement de l’université », lit-on dans le communiqué.
Déçu de la police, Bongilo se tourne vers l’administration
48 heures après le troisième cambriolage, le Professeur Ordinaire Jean-Faustin Bongilo, Recteur de l’UNIKIS, a délié sa langue. Dans une interview accordée ce 13 mars 2025 à Jacques Mkokole, Journaliste correspondant de la Radio Okapi à Kisangani, Bongilo affirme avoir pris des mesures notamment la bancarisation jusqu’à nouvel ordre, aussi, la suspension de celui qui était chargé de sécuriser la caisse.
« Ce sont les services qui ne sont pas, jusque-là, à la hauteur de leurs tâches » a lâché Bongilo avant d’avouer que ce sont aussi les moyens financiers ont fait défaut pour finaliser la sécurisation de la caisse.
N’ayant jamais reçu les résultats des enquêtes du premier cambriolage, Bongilo déçu, se tourne vers des sanctions administratives.
« Vous allez à la police, les enquêteurs vont venir mais ils ne donnent pas les résultats des enquêtes. Ça décourage. Nous nous tournons cette fois du côté de l’administration» a-t-il dit.
Pointé du doigt accusateur, Bongilo se dédouane

Ce n’est pas un recteur qui peut être un cambrioleur ».
Une manière de répondre à ceux qui s’acharnent sur sa personne. Du moins, il est certain qu’il finira par partir un jour.
« Je finirai par partir un jour mais ce ne sont pas tous ceux qui s’acharnent qui vont prendre le siège. Ça sera toujours une personne qui probablement pourra subir le même sort que je suis en train de subir. Ne me reprochant rien, je sais moi-même ce que je suis ».
Tous ces cas de cambriolage arrivent après que le siège de l’Université de Kisangani soit sécurisé par une clôture dont les entrées sont, aujourd’hui, contrôlées par la police universitaire. Pendant ce temps, la tripartite APUKIS, ASUKIS et PATO, dans sa déclaration d’indignation, invite les autorités compétentes de tous les niveaux, chacune en ce qui le concerne, à « mettre fin le plus vite que possible à ce climat malsain au sein de l’Université de Kisangani ».
En bref, les sommes d’argent volé ne sont jamais communiquées. Seulement, lors du premier cambriolage, le Recteur Bongilo avait fait savoir que « l’essentiel de l’argent de l’université est à la banque ».