À ras bord, l’amphithéâtre de l’Université de Kisangani (UNIKIS) a fastueusement accueilli des cadres scientifiques et jeunes étudiants venus de tout bord qui ont mis à contribution leurs connaissances sur une thématique d’actualité débattue à l’occasion. Sous le thème central « le vivre-ensemble et développement durable en RDC. Point de l’ouïe philosophique », les idées purement réfléchies se sont enchaînées les unes aux autres, ce jeudi 09 juin 2022, dans une méga conférence-débat.
Nul n’ignore la situation sécuritaire fragile que traverse le pays. Face aux tensions ça et là qui battent de l’aile, il y a nécessité de repenser le vivre-ensemble et tourner le regard vers un développement durable. Selon l’organisateur, le Professeur Grison-Tresor Kakumbi Belumba, cette messe scientifique visait entre autres de témoigner un soutien total aux forces loyalistes engagées sur tous les fronts pour faire face aux ennemis de la paix. Une façon pour les scientifiques de s’exprimer pleinement sur notamment les tensions surchauffées entre la RDC et le Rwanda, deux pays frères à coûteux tirés. Loin delà et pire encore, la RDC est intérieurement déchirée par plusieurs maux qui freinent son développement.
« Le pays est caractérisé par les conflits communautaires non armés, les conflits armés, les rébellions, celà appelle à une prise de conscience. Et voilà pourquoi il y a une nécessité de repenser le vivre-ensemble en mettant de côté tout ce qui détruit nos communautés », a confié le Professeur Grison-Tresor Kakumbi Belumba.
« Et pour être rassuré qu’on est ensemble, qu’on vit en paix, il faut qu’il y ait les traces de développement et ce développement n’est pas d’abord exogène, le développement doit être endogène, seul le congolais conscient, rationnel, et engagé peut développer son propre pays », a-t-il, ensuite, martelé.
L’amour de l’autre : un défis à relever au Congo
En RDC, l’amour de l’autre ou de l’autrui à quasiment disparu dans le chef des congolais. D’après le Professeur Ordinaire Daniel-François Biamele, discutant à ladite conférence, les congolais devraient alors adopter un changement de paradigme dans leur mode de vie, en considérant qu’être c’est aussi aimer.
« Je n’existe que dans la mesure où j’existe pour autrui », a-t-il indiqué, appelant les participants à faire sienne cette philosophie.
Pour Biamele, la reconnaissance de l’autre est une clé de la société africaine. Dans cette perspective, a-t-il confié, les anciens philosophes africains ont interpellé les gens à vivre en communauté en travers des proverbes. « Une personne n’est personne qu’avec les autres », a-t-il laissé entendre, citant un philosophe de renom africain.
Bien plus, le philosophe François Biamele a appelé à la culture de la disponibilité qui est aussi et à quelques sortes la gratuité, la générosité, le don sans mesure et sans calcul. À l’en croire, le non-respect des droits humains mieux l’injustice est à la base des conflits intercommunautaires, a-t-il fait savoir, appelant les participants à se surpasser pour le développement de la RDC.
En gros, cette conférence a réarmé les participants à la prise de conscience, de l’engagement et surtout à l’esprit du patriotisme. Et celà, dans l’optique de vivre demain un Congo plus fort et meilleur, bâti par une idée de devenir véritablement l’Allemagne d’Afrique, tel est le vœu du président Félix Tshisekedi. Par ailleurs, ce samedi 11 juin, avec la contribution de toute l’équipe philosophique, sous le lead du Professeur Grison-Tresor Kakumbi, un hommage mérité sera rendu aux victimes de la guerre de six jours, en déposant symboliquement un gerbe des fleurs à la cimetière de six jours. Du 05 au 10 juin 2000, le Rwanda et l’Ouganda ont ravagé Kisangani. Les traces sont encore perceptibles et Boyoma crie toujours justice.