Si pour le courant, l’homme peut s’habituer, notamment grâce au système solaire, l’eau est un autre cas!
Les résidences de l’Université de Kisangani sont privées de l’eau potable, depuis environ trente jours. Avoir de l’eau est devenu une lutte épineuse, alors que la ville de Kisangani est une île.
Reportage
Difride est étudiante en Lettres et Sciences Humaines. À 17 h, elle décide de remplir tous ses récipients (7). L’eau coule pour une première fois après trois jours d’attente. La semaine dernière, elle avait des examens et la défense de son TFC. Elle se réveille à 4 h du matin pour puiser à une source située à quelque deux cents mètres de la résidence Boyoma 1.
« Quand nous sommes au cours, la journée, l’eau coule et repart juste après quelques minutes. Pendant trois jours, je revenais chaque soir et je rentrais vide. Ça nous fait profondément souffrir », raconte-t-elle à KIS24.
C’est seulement une ligne aux robinets de la résidence Wagenya. Deux robinets servent au moins quatre cents étudiants, pensionnaires. Pour avoir de l’eau, chacun puise d’abord un récipient. Ce partage équitable permet au moins à chacun de s’approvisionner en eau potable. Ce qui prend du temps pour certaines.
Une menace pour la santé
Chimène, étudiante en santé publique, n’en peut plus. Elle a des notes à réviser. Elle se dirige vers la source avec un sceau d’environ 7 kilogrammes. À son retour, elle doit braver en toute difficulté une pente.
« Au moins là, je n’aurai pas à traîner malgré la qualité de l’eau », dit-elle. Ce que son amie évite, bien qu’elle y soit passée aussi.
« les filles de B1, nous avons de difficultés à prendre bain avec l’eau de la source. Ce n’est pas bien pour notre santé. On prépare avec, mais ça nous donne la fièvre typhoïde. Et c’est compliqué d’avoir de l’eau là-bas parce que même les gens de la cité y sont nombreux et à tout temps », a renseigné dans l’anonymat, une autre étudiante pensionnaire.
Certaines étudiantes préfèrent désormais se faire suppléer par des petits enfants ou par des tiers. Ces derniers exigent mille francs congolais pour quelques récipients.
« chaque jour quand on le donne CDF mille, ça coûte beaucoup. Quand j’ai besoin de laver mes habits, préparer à la cuisine, je peux même gaspiller trois mille le jour… », explique Brigitte qui s’est réveillée à 5 h du matin pour rejoindre la source. » C’était déjà tard, dit-elle. »
C’est comme au village
Il représente tous les étudiants de l’UNIKIS. Éric Yaufa avait l’intention de présenter ses vœux les meilleurs aux étudiants. Mais il se sent empêché.
« Ma conscience me dit non parce qu’il y a pénurie d’eau environ un mois aujourd’hui. Nous sommes en train de puiser de l’eau dans une source comme si nous étions au village alors que nous sommes en plein centre-ville », a-t-il déclaré.
Pour lui, c’est une autre insécurité qui se présente. Sur le campus central, suite au délestage prolongé d’y courant électrique, des cas de vol sont enregistrés. Au complexe Elungu par exemple, une des résidences en réhabilitation, des hommes armés ont récemment tenté de pénétrer les chambres occupées par les Brigadiers. Le manque d’eau est une insécurité sanitaire.
« Moi-même qui vous parle, je suis le Représentant des étudiants de l’UNIKIS, j’ai été hospitalisé il y a de cela deux jours parce que je prenais l’eau de la source. J’ai un trouble digestif. Il y a un sérieux problème de la santé publique », a-t-il souligné.
Les homes habités sont d’une construction moderne. La tuyauterie fonctionne sans problème, cependant les lieux d’aisance sont inaccessibles. « Faute de manque d’eau, nous n’avons plus accès aux latrines », a-t-il confirmé.
Par ailleurs, Éric Yaufa et ses camarades appellent à une intervention urgente. La Regideso n’a toujours pas expliqué à la population le motif de cette carence d’eau dans plusieurs coins de Kisangani.
À suivre !