Des experts en environnement, sur initiative du Centre MAISHA, en collaboration avec la Coordination des étudiants de l’Université de Kisangani, ont réfléchi, samedi 11 juin 2022, aux côtés des étudiants, sur le réchauffement climatique, dans l’amphithéâtre de l’UNIKIS.
Une conférence-débat agrémentée par le Professeur Piame Dieudonné Théophile, l’ingénieur Jean de Dieu Malongola et Cyrille Adebu, de l’ONG environnementale OCÉAN. Les trois, au cours de leurs interventions, ont eu comme point commun « l’adaptation », face au réchauffement climatique qui menace la planète Terre. Selon eux, c’est le seul alternatif efficace et urgent, susceptible d’atténuer les conséquences de la désertification et du changement climatique.
Le Professeur Piame, abordant le changement climatique dans le bassin du fleuve Congo, a démontré, par ses explications, les signes du réchauffement climatique en RDC. Les paysans, selon lui, font face, ces derniers temps, à la perturbation du calendrier cultural qui se manifeste par la baisse de la production. La température, dit-il, a augmenté suffisamment, jusqu’à 2 degrés. En 2100, on va atteindre 3 ou 3,5 degrés. Cependant, affirme-t-il, le bassin du Congo ne souffrira pas tellement du changement climatique d’ici 2050.
« Adaptation »
La RDC dispose d’une politique nationale d’adaptation, a prouvé devant les participants, Monsieur Cyrille Adebu de l’ONG Océan. Toutefois, des obstructions dans l’application effective des textes sont liées à des moyens financiers et ressources humaines.
‹‹ Nous dépendons des financements extérieurs souvent mal négociés. Et notre politique d’adaptation n’est pas suffisamment financée pour atteindre les objectifs. Mais aussi, il y a beaucoup d’opportunités de formation que nous ne saisissons pas », a révélé Cyril Adebu.
Cette politique d’adaptation consiste, selon les conférenciers, à régler, en premier lieu, l’organisation de l’agriculture. Tout partira, à en croire le Professeur Piame, de la sédentarisation des agriculteurs, mais aussi, en évitant la culture sauvage, c’est-à-dire l’abattage des arbres. À ceci, les orateurs ont recommandé le financement des recherches à l’INERA et les facultés de l’agriculture, et l’appui à l’inspection de l’agriculture pour exploiter ces recherches.
Les conférenciers estiment, par ailleurs, qu’il faut une mécanisation de l’agriculture, afin d’alléger la tâche aux cultivateurs. Se référant à la Chine ou à l’Inde, devenues productrices agricoles de premier rang, ils appellent à la dotation des tracteurs, piste permettant aux champêtres d’accroître la production.
‹‹ Inde ou en Chine, Leurs secrets c’est inventé des petits tracteurs qu’un paysan peut se procurer. Une seule machine qui peut assurer les travaux dans cinq ou dix champs ››, a laissé entendre le Professeur Piame Dieudonné.
Le centre MAISHA inscrit l’écologie parmi ses préférences. L’adaptation, selon Séverin Mukoko, Coordonnateur de centre, est le plus grand résultat attendu de cette activité.