Un mémoire d’Étude Approfondie en communication des organisations a été défendu ce vendredi 20 décembre 2024 à la Faculté des Lettres et Sciences humaines de l’Université de Kisangani. «Perception de la communication des acteurs socioétatiques sur la gouvernance de la réserve de biosphère de Yangambi par les communautés locales», est le sujet soutenu avec brio par Aloïs Yenga Walo, Assistant de deuxième mandat à l’Université de Kisangani.
Dans sa recherche, Aloïs Yenga voulait déterminer les facteurs qui influencent la perception qu’ont les communautés locales des actions de communication menées par des acteurs socioétatiques (UNESCO, MAB, WWF, UICN, UE, Projet Forêt, Enabel, etc.) impliqués dans la gouvernance de cette aire protégée qui se trouve en chevauchement des Territoires d’Isangi (Turumbu) et de Banalia (Bamanga) dans la Province de la Tshopo.
L’auteur est parti du constat selon lequel malgré les actions de communication menées par les acteurs socioétatiques en relayant des messages sur l’importance de la réserve, des avantages en terme des projets de développement local et bien d’autres, il y a plutôt incommunication ou des malentendus, l’attitude de l’hostilité, la violence délibérée de l’air protégée, des impressions négatives des communautés locales vis-à-vis des messages des acteurs socioétatiques intervenants dans la gouvernance de la réserve de biosphère de Yangambi.
La perception des communautés locales ne change pas et reste teintée de clichés du passé vécu par leurs ancêtres. Aloïs Yenga a, alors, nommé son problème comme étant une « perception figée » des communications et des acteurs socioétatiques sur la gouvernance de la réserve de biosphère de Yangambi par les communautés locales.
Résultats de la recherche
Devant le jury musclé composé des Professeurs en communication, philosophie et sociologie, l’impétrant Aloïs Yenga a affirmé que les messages apportés par les acteurs socioétatiques ne sont pas bien accueillis par les communautés locales.
De ses hypothèses, Aloïs Yenga a déterminé quelques facteurs qui influencent cette perception des communautés locales, entre autres :
- La population locale n’a que la forêt pour vivre. Arrêter d’y accéder est synonyme d’un suicide ;
- Les messages relayés par les acteurs socioétatiques donnent lieu à l’idée de l’expropriation de la forêt qui est une ressource vitale et un héritage ancestral sans mettre des moyens qui compensent à cette privation ;
- Les promesses (emploi, projet de développement, route, etc.) des acteurs socioétatiques restent non réalisées;
- Le jugement fait sur la crédibilité des acteurs socioétatiques génèrent des impressions négatives dévoilées par les qualificatifs tels que : menteur, rusé, voleur des richesses naturelles dans les forêts, arrogant, complice de leur malheur et usurpateur de l’héritage ancestral des communautés locales ;
- L’augmentation du taux d’alphabétisation et intellectuels dans la région de Yangambi a influencé la compréhension et la capacité d’analyse des communautés locales ;
- L’imposition des décisions aux communautés locales par les acteurs socioétatiques ;
- La faible participation des femmes dans les négociations ;
- Etc.
Contributions de l’étude
Pour résoudre ce problème, Aloïs Yenga Walo a proposé une nouvelle approche communicationnelle qu’il a nommé la « communication valorisante ». Pour lui, c’est une approche basée, outre le message principal, sur l’ « action» comme source des nouvelles valeurs, des nouveaux repères perceptifs et source révélatrice de la preuve ou de l’intérêt du récepteur dans l’agir communicationnel de l’émetteur. Dans cette approche communicationnelle, l’ «action», en elle seule, est tout un processus de communication.
« Cette approche veut qu’apart les messages que les acteurs socioétatiques veulent communiquer, il faut également prendre les aspirations ou les attentes des communautés locales et les mettre dans les messages mais aussi convertir ces attentes par les actions concrètes ou réelles de développement. S’ils promettent l’emploi, qu’ils donnent l’emploi », a précisé l’impétrant Aloïs Yenga.
Après débats et délibération, le prochain Chef de Travaux en Sciences de l’Information et de la Communication (SIC), orientation Communication des Organisations (CO) a obtenu la mention grande distinction.