Il est désormais « Docteur en thèse » en sciences politique et administrative. Gervais Muhindo Bayibika a soutenu, samedi 07 mai 2022, sa thèse avec brio, dans une salle archicomble de l’amphithéâtre de l’Université de Kisangani (UNIKIS).
Un exercice qui lui a valu « la grande distinction », après délibération du jury. Très serein devant une équipe du jury costaud composé d’éminents Professeurs , l’impétrant a convaincu les examinateurs grâce aussi à ses réactions scientifiques riches et logiques colorées d’une cohérence intellectuelle dans l’argumentaire.
Ses recherches sont centrées notamment sur « Programmes de désarmement des groupes armés nationaux et sécurité humaine au Nord-Kivu ». ce travail a bénéficié de l’encadrement des P. O. Jean Otemikongo Mandefu et Musau Bakajika, respectivement promoteur et co-promoteur. Tous deux, de l’Université de Kisangani.
Gervais Muhindo est un enseignant basé à Goma. Il a analysé, au cours ses recherches, « les causes de la persistance de l’insécurité humaine dans le Nord-Kivu, malgré les programmes de désarmement de groupes armés nationaux mis en œuvre par le gouvernement et ses partenaires ».
À l’en croire, les différents programmes de désarmement, depuis 2004, accouchent un avorton. Cette faiblesse présente des indicateurs tel que « la récurrence des massacres, ou encore, la multiplicité de groupes armés dans la province du Nord-Kivu ».
De l’échec des programmes du désarmement
Né au Nord-Kivu, Gervais Muhindo parle des tristes réalités qu’il maîtrise correctement. Lui-même parfois victime, d’une façon ou d’une autre, de la barbarie des groupes armés qui écument cette partie du pays. Les conclusions de son travail ne viennent pas de lui-même. Il se fait accompagné d’un questionnaire d’enquête complété par plus de 300 personnes. Ce qui lui a permit d’affirmer que l’insécurité persistante au Nord-Kivu à plusieurs faits. Entre autre, il liste : l’amnesty des criminels; la négociation avec les milices; l’ouverture de certains espaces politiques au criminels; la politisation de l’insécurité; fragmentation resautée des groupes armés au Nord-Kivu, etc…
Les causes précédemment citées, selon lui, sont endogènes. Faisant mention de celles exogènes, il a énuméré quelques unes, notamment : l’ingérence du Rwanda dans les différentes guerres en RDC, l’activisme des groupes armés étrangers…
« désarmement forcé », solution contre l’insécurité ?
En date du 06 mai 2021, le Président Tshisekedi décrète l’état de siège au Nord-Kivu et en Ituri. Malgré l’arrivée de l’administration militaire, un an après, l’on continue d’assister à des cas des rapts, des tueries et bien d’autres violences, dont les auteurs, au Nord-Kivu par exemple, sont les ADF.
Gervais Muhindo reste persuadé que la solution proviendrait d’un contre choc. Ainsi, il recommande au gouvernement de réagir par la force.
‹‹ Comme alternatif, je propose qu’on procède au désarmement forcé. Que le gouvernement se dote des moyens possibles et sérieux pour démanteler par force tous ces groupes armés ››, a-t-il souhaité.
Cependant pour arriver à cette étape, il pose des préalables dont les plus utiles, estime-t-il, sont la volonté politique et la conscience.
‹‹ Il faut qu’il ait de la volonté politique dans le désarmement. Nous avons des militaires. Ils ont mis en déroute les M23 à l’espace de 10 jours, alors que le plan était de deux semaines. C’est question qu’on trouve des gens consciencieux, qui ont le souci de la province ››, a-t-il confié.
Déclaré Docteur en thèse par le Recteur de l’UNIKIS, Gervais Muhindo Bayibika se liste la 17ième thèse promue par le Professeur Ordinaire Otemikongo Mandefu. Il est auteur de plusieurs apparitions dont les »Strategies des affaires dans le programmes du désarmement des groupes armés au Nord-Kivu. »