Le Programme de Lutte contre les Violences Sexuelles (PLVS) a organisé un séminaire, le vendredi 09 décembre, à Kisangani, chef-lieu de la Tshopo, autour de la vulgarisation des résultats de la recherche-action sur l’amélioration de la qualité de la prise en charge des victimes de violences sexuelles adaptée au contexte socio-culturel de cette province.
Organisée par Enabel, l’Agence belge de développement, en partenariat avec le Ministère de la santé, l’Université de Kisangani (UNIKIS), les universités belges (Université Catholique Louvain et Université de Gand) et le Centre de Santé de Référence Prince Alwaleed, ce séminaire, qui rentre dans le cadre de la campagne mondiale des 16 jours d’activisme contre les violences faites aux femmes, vise à capitaliser l’approche de la recherche-action du PLVS et ses résultats et à mener un plaidoyer sur base des recommandations contenues dans quatre notes politiques élaborées dans le cadre de cette recherche (Prise en charge psychosociale, Typologie, Justice et Législation).
D’après le Coordonnateur intérimaire provincial d’Enabel Tshopo, Yves TANKWEY, il a fallu quatre années de recherche, pour que cette étude débouche à des instructions opérationnelles, des outils de documentation des prestations et un manuel de référence, constituant ainsi un protocole intégré de prise en charge multisectorielle, principal résultat de cette recherche. Ce séminaire a permis d’endosser ce protocole au niveau provincial ainsi que la diffusion auprès des acteurs concernés, des approches basées sur des évidences matérialisées par une évaluation réaliste et utilisées par le PLVS, programme mis en œuvre par Enabel.
D’après Doudou Kajangu, Responsable Communication de ce Programme joint par notre rédaction, les conclusions de ces travaux ont mené à plaider particulièrement en faveur de la reconnaissance du statut des psychologues en tant que personnel clé dans la prise en charge des victimes et de la nécessité de procéder à la révision de la loi sur les violences sexuelles.
Il a évoqué également la nécessité, à l’issue de ce séminaire, de faire comprendre aux médecins chefs de zones (MCZ) et les encadreurs provinciaux polyvalents (EPP) l’usage des méthodes collaboratives pour l’apprentissage continu.
Pour rappel, c’est pour constituer une dynamique de réduction de ces violences à travers la prévention, la lutte contre l’impunité et la prise en charge holistique des victimes des violences sexuelles qu’Enabel a initié, avec ses partenaires, cette recherche-action depuis 2018 à Kisangani. L’objectif est d’adapter la prise en charge aux spécificités socio-culturelles et socio-économiques des victimes de violences sexuelles incluant la révision des protocoles nationaux.
Signalons, par ailleurs, que cette activité est parrainée par le gouvernement provincial de la Tshopo à travers son ministère en charge de la Santé publique, en partenariat avec le Ministère en charge de la santé, des partenaires universitaires et le CSR Alwaleed.
Le Programme de Lutte contre les Violences Sexuelles (PLVS) d’Enabel intervient dans la Tshopo et le Sud-Ubangi depuis 2016 dans le cadre de la coopération bilatérale RDC-Belgique. Il accompagne le gouvernement de la RDC dans la mise en œuvre de la Stratégie Nationale de Lutte contre les Violences Basées sur le Genre (SNLVBG). Grâce aux résultats encourageants de ce Programme, la Belgique a décidé en 2021 de concert avec la RDC, de prolonger l’intervention jusqu’en 2024 et de l’étendre à deux autres provinces, le Kasaï-Oriental et la ville de Kinshasa.