La province de la Tshopo a franchi une étape significative dans la promotion de la santé sexuelle et reproductive (SSR). Réunis dans le cadre d’une concertation provinciale, acteurs de la société civile, autorités judiciaires, militaires, ministre de la Santé et représentant du ministère du Genre famille et enfant, et plusieurs organisations, ont débattu de la mise en œuvre du protocole de Maputo, avec un accent particulier sur le droit à l’avortement sécurisé.
Organisée par Afia Mama avec l’appui technique et financier de IPAS, cette rencontre a permis de mettre en lumière les nombreux défis auxquels est confrontée la province en matière de DSSR. Parmi les obstacles soulevés figurent l’accès limité aux médicaments essentiels, la pénurie de professionnels de santé qualifiés, les insuffisances en termes de ressources et d’infrastructures, ainsi que les pesanteurs socioculturelles et religieuses.
Le protocole de Maputo, instrument juridique panafricain, offre un cadre juridique solide pour la promotion de la DSSR. Son article 14, qui porte sur le droit à la santé et au contrôle des fonctions de reproduction, y compris la dépénalisation partielle de l’avortement, a été au cœur des cette discussions.
« Le protocole de Maputo est l’outil parfait pour réaliser des avortements sécurisés sans aller au-delà des limites dudit protocole », a souligné le ministre provincial de la Santé.
Sensibiliser et former
Pour améliorer la situation, les participants ont convenu de renforcer la sensibilisation et la formation. Me Laurianne Kolongo, Présidente Provinciale des Femmes Avocates du Congo (AFEAC), a présenté les actions menées par son association : « Nous formons des avocates, sensibilisons la communauté, les écoles, les églises et accompagnons les juges pour une meilleure application du protocole. »
Yvette Feza, chef de bureau AFIA MAMA dans la Tshopo, a rappelé l’objectif de ces cadres de concertation : « C’est un espace d’échange pour identifier les défis et trouver des solutions ensemble. »
Des recommandations pour l’avenir
À l’issue de cette rencontre, de nombreuses recommandations ont été formulées en faveur des femmes et des jeunes filles, ainsi que pour une meilleure vulgarisation du protocole de Maputo dans la province.
En somme, cette initiative marque une volonté politique de placer la santé sexuelle et reproductive au cœur des préoccupations de la province de la Tshopo. Il reste désormais à mettre en œuvre les recommandations formulées pour améliorer concrètement la vie des femmes et des jeunes filles.