De vives tensions ont été observées dans les villages Bahanga 1 et 2, ce jeudi 12 décembre 2024. Les habitants de deux villages s’opposent à une clause sociale de la société SODEFOR, qui exploite les bois au groupement Bahanga, dans la chefferie des Wahanga, en territoire de Basoko.
Les jeunes en colère ont barricadé la route pour dire non à la signature de cette clause controversée à Lileko. Ils veulent voir claire aux projets d’intérêt communautaire.
Quid de la clause controversée SODEFOR ?
Celà fait déjà une dizaine d’années que la société SODEFOR exploite les bois dans le groupement Bahanga. Selon les sources concordantes, cette exploitation a plus bénéficié à la société ainsi qu’à un groupe d’individus bien identifiés au détriment de la communauté toute entière.
KIS24 a déjà publié une série d’articles sur quelques faits qui montrent comment la présence de la société a contribué à la dégradation de conditions sociales et et économiques de la population riveraine.
Au-delà de ça, la société a excellé dans le non-respect de ses propres engagements notamment sur la mise en disposition à la communauté des données de cubage pour chaque trimestre, ce qui constitue le tableau de bord sur la recette en termes de fond local de développement.
Le Président sortant du comité local de gestion en a témoigné qu’il ne reçoit pas les données de cubage pour chaque trimestre. Par ailleurs, après analyse de toute cette situation, la communauté s’est décidée de la surséance de la rencontre pour la signature d’une nouvelle clause sociale en attendant la convocation au mois de janvier du forum pour le développement de peuple Ngelema et ça sera l’occasion pour les participants d’évaluer sans complaisance sur l’impact de l’exploitation forestière sur la communauté.
C’est à l’issue de ses assises que l’on peut se décider ou pas de continuer avec cette société. Cfr. Lettre de l’association Lenyama Abonga adressée au gouverneur de Province.
« Nous venons malheureusement de constater que le chef de groupement Ngonda Jean-Robert vient d’amener en cascade un groupe de gens malheureusement soupçonnés de détournement des biens et fond de la communauté, que l’on est entrain d’attendre le rapport de la commission d’évaluation pour les mettre à la disposition de la justice, à LILEKO et cela au mépris même des instructions de son chef hiérarchique ( Chef de la Chefferie ) portant signature de la clause dans la Chefferie des Wahanga », a dénoncé un notable.
La communauté exige avant toute signature d’une clause sociale, une large concertation de la communauté qui aura pour but d’abord le choix des personnes sensées représentées la communauté lors de la dite signature ensuite centralisé les demandes en termes des besoins de la communauté en tenant compte de la réalité du milieu.
En effet, au terme de la loi, le Chef de la Chefferie ou de Secteur selon le cas est le Président du comité de suivi et que le Chef de Groupement n’est que son vice et non le contraire. Dans le cas sous examen, le Chef de la Chefferie des Wahanga n’est pas partie à LILEKO moins encore son représentant, il est même surpris d’apprendre que le chef de groupement qui est son vice-président à conduit une délégation sans qu’il soit informer.
Néanmoins, la communauté rejette tout accord signé entre la société SODEFOR et un groupe jugé d’opportuniste.
« Nous dénonçons le complot et manœuvres diaboliques entre la société SODEFOR et ce groupe d’opportuniste avec comme seul et unique objectif de piller comme d’habitude les ressources de la communauté au bénéfice de ce deux parties, tout en rejetant en bloc les conclusions qui seront issues de cette prétendue Clause sociale et cela n’engagera que les signataires », a-t-il ajouté.
La communauté promet des actions légales et pacifiques pour barrer la route à cette vaste blague. Il s’agit notamment de :
- La mise en disposition de la justice de ce qui seront impliqués de près comme de loin dans le détournement des fonds et biens de la communauté.
- Manifestation pacifique pour rejeter les conclusions de la clause sociale pour diverses irrégularités et demandé la résiliation de contrat entre la société SODEFOR et l’Etat congolais au profit d’une autre société plus responsable.
- La signature d’une pétition pour la déchéance des autorités coutumières impliqués dans le pillage de nos ressources.
Dans cette optique, Maître Charles Mosema, défenseur de sans voix et des opprimés se dit très indigné par le comportement de la société SODEFOR et hausse le ton en appelant les autorités nationales et provinciales de trouver une solution.