Tshopo, quelle mauvaise chance ? Quelle suite de mésaventures ? Quels revers dus au hasard malheureux ? Devant cette multitude d’interrogations, une seule réponse tourmente la tête: la malchance persistante. Sans nul doute, l’événement aléatoire malheureux teinté d’une réalité scénarisée de la situation politique actuelle qui écume la Tshopo depuis un orage né du vote de la deuxième motion contre le pouvoir en place n’est qu’une bourrasque sans queue ni tête, estiment nombreux analystes indépendants.
Sur le ring politique, des éternels incompris ont livré bataille aux tous-connaîtraphobes, plaçant les intérêts communs de la Tshopo dans le tiroir de l’oubli. Face à cette situation, la plus grande province congolaise sommeille à son triste sort aux yeux d’une société civile muselée, vendue à vilain prix. Après un gâchis où ni l’un ni l’autre n’a vaincu, la bataille tourne assurément au fiasco cuisant. Devant ce scénario de désordre, l’air du décollage de la Tshopo continue tristement de souffler vers l’éternel assombrissement.
Walle, où sont nos promesses ?
Il rêvait de construire une Tshopo émergente, investissant des millions, mais l’expérience a tourné. Du coup, l’irréalité a rattrapé l’illusion.
Au coeur des enjeux de démembrement, la Tshopo culbute. Trois gouverneurs se sont tour à tour succédés. Mais les pieux mensonges n’ont fait que planer sur l’oeil impuissant des Tshopolais et Tshopolaises. Au regard de ces tristes réalités évoquées, la LUCHA avait, dans son point de presse tenu en Mai 2020, démontré à quelques points la démagogie de l’actuel gouverneur par rapport à son rapport quinquennal. Le moins de temps passé à la trône de la Tshopo n’avait accouché, disait ce mouvement citoyen, un fiasco cuisant, amenuisant au quotidien, l’espoir du changement a nourri la population.
« (…) La restauration de l’autorité de l’Etat ; l’émergence d’un leadership fédérateur ; la sécurisation de personnes et de leurs biens ; l’éradication des barrières illégales ; la lutte contre la justice populaire ; la contribution à l’amélioration et à la distribution de la Justice ; la relance de l’agriculture pour faire de la Tshopo le grenier de la République ; l’encadrement des pécheurs et l’application stricte de la règlementation de la pèche dans toutes ses facettes ainsi que celles de la chasse enfin de garantir l’alimentation de notre population ; l’identification des ressources minières que regorge notre sous-sol afin d’élaborer une cartographie minière de la Tshopo et celle du chronogramme de leur exploitation efficiente; définir la politique de la couverture efficiente en électricité et en déserte en eau potable, etc. » prononçait Walle Lufungula, le 13 Avril 2019, devant les élus.
À ceci, s’ajoute, sans ambages, la construction du barrage Babeba et de la centrale hydroélectrique de Wania-rukula, mener des plaidoyers pour la réhabilitation et la maintenance des routes d’intérêt national, réhabilitation de l’abattoir public, acquisition d’un parc des camions anti-incendie et la mise sur pied d’une brigade des sapeurs-pompiers bien formés, etc.
Ces programmes à impact visible se seraient soldés par des travaux de rénovation de la voirie urbaine dont les chantiers traînent au détriment d’une longue bataille des postes, au vu de meilleur positionnement et d’une santé politique. Où sont nos promesses ? où va la Tshopo ? Les Tshopolaises s’égratignent.
Abibu, un rêveur ?
Plusieurs proches soulignent que le vice-gouverneur n’aurait concomitamment pas géré les affaires courantes de la province avec son supérieur. Walle Lufungula aurait été strict dans sa gestion. Mais au finish, il seront déboutés, tous, se référant à l’esprit de la deuxième motion. Abibu porte aussi la croix de toute une boîte de Pandore ouverte à la tête de Walle, par les députés motionaires, autrement appelés G17.
« Il a rêvé, il devrait même démissionner depuis longtemps vu la gestion chaotique de la province. » dit un analyste anonyme.
Depuis le 22 Avril, Abibu Sakapela a été notifié Gouverneur ai par le vice-premier ministre sortant, mettant ainsi fin à la cacophonie. Ce télégramme a engendré un autre air dans la Tshopo, menant au véritable gâchis. Bien plus, le vice-gouverneur toujours éclaboussé par Kinshasa qui tarde de trancher, n’a pas depuis lors rejoint son fauteuil, malgré le boa éventré. Du tohu-bohu et du bicéphalisme se porteront mieux au cœur de la plus grande et stratégique province.
Fâché, Abibu sort de son ombre. « (…) J’occupe mon bureau de vice-gouverneur mais faisant intérim du gouverneur de la Tshopo. Il y a pas un coup de force, le gouverneur sortant a juré par mon nom, voulant créer des incidents. J’ai voulu que les services spécialisés fasse son travail. Malheureusement, il y a eu de léthargie, de l’usure, alors je me trouve dans l’obligation de venir occuper les fonctions. » disait Abibu, le 11 Mai dernier dans son cabinet de travail.
En réaction, le directeur de cabinet du gouverneur déchu avait estimé que Walle s’accroche sur base des lois et n’a jamais été notifié de ce, selon lui, « faux » document (télégramme) pompeusement relayé sur les réseaux sociaux le 22 Avril.
Pour Kirys Kitambo, le retour de Abibu (comme vice-gouverneur) au gouvernorat, le 11 Mai, était plutôt bien attendu pour la stabilité de la Tshopo. Il a accusé cependant le gouverneur ai Abibu Sakapela « d’insultes » et d’avoir usé le forcing pour accéder à son cabinet.
« Walle Lufungula ne cédera pas à ces actes de forceps et d’intimidations, qui viseraient de mettre en mal les institutions provinciales… » avait-il souligné.
Du rififi au fiasco !
Il faut le dire, le flou a été entretenu. L’actuel Duel Walle-Abibu est tout simplement du gâchis. La situation est inextricable. La Tshopo n’a copié aucun pour le désordre et le gâchis, un désarroi, grâce auquel des Tshopolais entiers avertis échappent à toute loi, devenant impénétrables aussitôt que les batailles à tout niveau ont éclaté.
« On doit retenir qu’il y a un gâchis… » estime le professeur Faustin Lokinda, analysant la situation politique de la Tshopo.
Actuellement, la Tshopo vit un scénario de désordre, du rififi politique sans qualification. Plusieurs analystes augurent tout de même que cette situation d’impasse ne sert à rien. Dans la perspective, Kinshasa qui dirait nommer un gouverneur ai dans un récent futur, entretient tout de même une longue confusion. Serait-elle une bataille retournée entre l’ancien VPM Kankonde et l’actuel tout puissant Daniel Aselo ?
Pensez que vous pensez, entre les deux cas, vous avez raison !
Qui veut aller trop loin ménage sa monture, dit une sagesse africaine !
Serge SINDANI