L’Archevêque de Kisangani et Président de la CENCO, Mgr Marcel UTEMBI a, au cours d’un Point de Presse organisé au Centre de pastoral ce 10 Novembre 2023, fait sa lecture des faits en rapport avec les tueries issues d’un conflit Mbole – Lengola et procédé à quelques recommandations.
D’entrée de jeu, l’ Archevêque de Kisangani peint un tableau sombre retraçant l’origine et les conséquences générées par ce conflit.
« Il y a environ 10 mois aujourd’hui que persiste le trouble qui a été au départ du conflit Mbole-Lengola. Selon certaines sources, à l’origine de ce conflit l’on mentionne la vente des concessions de terre de quelques milliers d’hectares, sanctionné par l’octroi d’un contrat d’exploitation délivré par le gouvernement provincial de la Tshopo en faveur de la Compagnie Agro-pastorale CAP CONGO SARL », a-t-il indiqué.
Et d’ajouter : « Depuis un certain temps, ce conflit s’étend sur d’autres périphéries de la ville de Kisangani. Ce conflit a eu comme conséquences: des pertes en vies humaines, des personnes portées disparues, des maisons d’habitation incendiées, des villages vidés de ses habitants, (…), la non scolarisation des enfants dans les zones en conflit, etc »
Thèse aussi « rejetée »
Marcel UTEMBI a aussi avoué que la thèse liant l’origine de ce conflit à la vente des concessions des terres à la Compagnie CAP CONGO par le gouvernement provincial reste rejetée par plusieurs. Cependant, avant de se poser une série de questions l’Archevêque croit penser à l’existence d’une ou des mains noires.
« Ces deux communautés ont toujours vécu en paix et en parfaite harmonie depuis plusieurs décennies. On ne peut pas comprendre que subitement les membres de ces deux communautés deviennent des ennemis jurés et s’entretuent d’une façon si horrible. Il y a lieu de se convaincre de l’existence d’une ou des mains noires derrière, ayant étudié et planifié ce que nous sommes en train de connaître. Notre pays se prépare aux élections générales, le fait que ce conflit prenne des allures inquiétantes en cette période pousse à se poser des questions : serait-il un moyen de mettre en péril le processus électoral ? Y aurait-il des coups bas que se donneraient certaines parties prenantes pour disqualifier les uns au profit des autres ? », s’est-il interrogé.
Reconnaissant que plusieurs initiatives prises pour tenter de mettre fin au conflit soient restées sans succès, Mgr UTEMBI pense que le problème n’est pas encore bien circonscrit, bien défini et charge le gouvernement.
« Que ceux qui nous gouvernent répondent à la question : Qu’est-ce qui se passe à Lubunga et semble s’étendre dans d’autres zones de la ville de Kisangani ? Quel est le vrai problème ? »
Pour UTEMBI, la réponse à cette question pourra aider à comprendre le problème et à trouver des solutions bonnes, justes et durables.
Les pistes de sortie
L’ Archevêque de Kisangani propose la mise en place urgente d’une commission d’étude (d’enquête) par le gouvernement tant provincial que national ; invite les communautés impliquées à ne pas céder à la manipulation et aux fils et filles de la Tshopo de se mobiliser pour éteindre l’incendie qui embrase la Province avant de rechercher les causes et établir les responsabilités.
Précisons enfin que les récentes atrocités ont occasionné plus de 1600 déplacés y compris les enfants non accompagnés. Tous, hébergés à la Paroisse Saint Gabriel de Simi simi. Pour matérialiser la charité de L’ Église, l’ Archevêque a ordonné les collectes des fonds, vivres et non vivres dans toutes les paroisses de l’archidiocèse de Kisangani dès ce dimanche 12 novembre 2023.
L’heure est grave, la maison brûle. Il faut voler au secours », dixit Mgr Marcel UTEMBI.
Joël AKANIS
Un commentaire
Pourquoi rejeter l’hypothèse liant l’origine de ce conflit à la vente des terres ? Qu’on annule d’abord ledit contrat, voyons si cela va continuer.
Il est vrai que les malicieux en profitent et tirent profit.