Déguerpissement illégal, destruction méchante, forceps, l’hôtel Kisangani est en passe d’une fin tragique. Les mots manquent pour qualifier les troubles méprisants qui se déroulent à l’hôtel Kisangani, l’un des plus vieux hôtels fréquentés de la troisième ville de la RDC. Des sujets inconnus portant des germes aux origines douteuses dans l’espace Grand Lac font la loi dans cet édifice Boyomais.
Des troubles de jouissance se portent en merveille au détriment des vrais requérants. Des complicités impliquant même des personnalités et figures clés de la province sont redoutées. KIS24 est tombé sur un dossier accablant qui engage même des autorités politico-administratives et des sujets étrangers.
Genèse: à qui appartient l’hôtel Kisangani?
Sans aller par quatre chemins, cette maison de fortune appartient à la succession EBOSIRI. Les explications à notre portée révèlent que cette dernière a hérité l’immeuble portant le nom de l’hôtel Kisangani avec ses trois dépendances situées sur le Boulevard MOBUTU n° 21 dans la Commune Makiso à Kisangani. Ces biens immobiliers furent Zaïrianisés et attribués à leur feu père EBOSIRI PINGA ESONGO Jean Constat par la lettre n° CAB/EN/00173/74 du 16 Décembre 1974 du Commissaire d’État à l’économie nationale à l’époque.
Nos informations bien fouinées dans le passé renseignent que dans le souci de répondre aux impératifs de cette attribution, la succession a procédé aux différents paiements auprès de l’Office Général de la Dette Publique jusqu’à atteindre une somme de 135,000 $ USD en conformité de l’échéancier convenu pour un montant global de 230,000 $ USD avec option de déduire la créance de plus de 50,000 $ USD que l’État congolais doit à la succession.
Un chemin maladroit en cours
À la grande surprise, informent nos sources, un certain NDAYABAJE UZAMUKUNDA RUGOMEZA, sujet du moins étranger, décédé mais sa succession, représentée par une certaine NDAYABAJE UZAMUKUNDA Bibiche qui s’est fait confectionner maladroitement trois certificats d’enregistrement portant respectivement les numéros SU 61 Vol Ck 119 Folio 146 : SU 1614 Vol Ck 119, Folio 149 et SU 678 Vol Ck 119, Folio 147 en vertu d’un Arrêté Ministériel portant cession de propriété de l’hôtel Kisangani et ses annexes en faveur du défunt précité.
Pour voir clairement, la lettre du Ministre des Finances datant du 18 Septembre 2013 portant Réattribution de l’hôtel Kisangani pour raison de défaillance de la succession identifie l’hôtel Kisangani par le numéro SU 351 en contradiction avec les numéros repris dans son Arrêté et sur les fameux certificats d’enregistrement préalablement rappelés, et à cela s’ajoute le fait qu’aucune notification à la succession de la décision prise en son encontre illo tempore n’a été présentée pour que toutes ces démarches faites dans le noir lui soient opposables comme le soutient la lettre de la DGDP adressée au Ministre des Finances datée du 05 Mars 2015.
Pire encore, et comme il n’existe pas de crimes parfaits, ces trois certificats d’enregistrement confectionnés à la hâte par le Conservateur ne respectent aucune règle d’usage en matière d’identification des personnes et sont établis au nom de la Succession NDAYABAJE UZAKUMUNDA RUGOMEZA François sans le moindre souci d’énumérer les noms des personnes copropriétaires faisant partie de cette succession dépourvue de personnalité juridique.
D’après des avocats de renom, consultés par KIS24, il appert cependant que ces paperasses servant de certificats d’enregistrement ne peuvent être opposées aux tiers et fonder la conviction des autorités de pouvoir accompagner leurs porteurs à procéder à des déguerpissements déguisés et illégaux sous prétexte d’une occupation illégale alors même que l’autorité provinciale venait de rétracter la remise et reprise autorisée en son temps avec ampliation au Procureur Général près la Cour d’Appel de la Tshopo.
La décision courageuse de Paulin Lendongolia
Face à des troubles déjà en gestation et pouvant malheureusement impliquer toute la ville Boyomaise, le Gouverneur Paulin Lendongolia, jouant l’intérim, a signé le 23 mai 2024, une lettre interdisant l’accès à l’hôtel par ces hommes non autrement connus. Une décision salutaire pour faire régner la quiétude au cœur de la ville de Kisangani. Visiblement, Lendongolia annule la lettre accordant illégalement cette villa à la succession RUGOMEZA, du moins méconnue de la ville.
Après lecture et analyse minutieuses des pièces jointes de votre pré-rappelée, je me fais le devoir d’annuler la lettre n°01/MNS/102/CAB/PROGOU/T.TSH/2024 du 5 avril 2024 ainsi que tous les effets produits par cette dernière en vue d’éviter les troubles à l’ordre public et de garantir le droit à chacune des parties de défendre ses prétentions devant les cours et tribunaux dont l’issue seule pourra les départager en toute légalité », dit Lendongolia, dans cette correspondance parvenue à KIS24.
La missive demande même au Procureur Général près la Cour d’Appel de la Tshopo, de se pencher sur ce dossier afin de démêler cette affaire qui tend à nuire à l’ordre public et aux droits des concitoyens.
Cependant, ces mesures n’ont jamais été respectées. L’hôtel Kisangani est l’ombre de lui-même et meurt à petit feu. Des inconnus prennent d’assaut cet édifice au grand dam des vrais requérants. À la justice de s’en occuper urgemment pour sauver ce blason de la ville.