Éjecté depuis le vote d’une deuxième motion de censure par l’assemblée provinciale contre son gouvernement, Walle Lufungula s’est jeté des grappins et des crocs du vaisseau pour venir à l’abordage contre Abibu Sakapela. Mais, in fine, la flèche a fini par tourner contre lui. Dans un télégramme du nouveau vice-premier ministre de l’intérieur relayé par les médias locaux vendredi 28 Mai, le vice-gouverneur Abibu est notifié d’envoyer désormais les affaires courantes de la province conformément aux prescrits de la constitution et de la loi électorale.
Walle tombe. Son éviction quasi-définitive est le fruit d’une lutte protéiforme, raconte Jedidia Mabela, activiste de la Lucha et analyste indépendant.
Dans un récit de réflexion libre parvenu à Kis24.info, le politologue de formation évoque les aspects qui décèlent certaines démarches entreprises conjointement pour faire partir le gouverneur déchu. Dans sa réflexion, Jedidia Mabela appelle les successeurs de Walle de se servir des leçons.
Intégralité du Récit !
À cause de son obsession méphistophélique du pouvoir qui a pratiquement paralysé sa lucidité Monsieur WALLE a tenté vainement d’éviter l’inévitable.
Cherchant à s’accrocher à tout prix à un fauteuil pourtant éjectable, l’autodidacte du machiavélisme a multiplié des stratégies de tout genre pour rallonger sa survie politique. Malheureusement, ces stratagèmes ont plus que jamais mis à nue l’inutilité d’un régime qui utilisait résolument le pouvoir d’État pour son propre intérêt.
Nous (la Lucha) avons été les premiers à alerter l’opinion publique et politique sur la gouvernance du déchu, qui dès ses premiers jours s’illustrait avilissante et paupérisante, et surtout sans vision. Nous l’avons qualifié de Kakistocratie pour interpeller l’opinion de sa malveillance.
Après, s’en était suivi le cadre de concertation provinciale de la société civile (CCPSC) qui à travers un rapport citoyen avait étalé le déficit d’un système prédateur et clientéliste et ce, au prix de la tête de son président, Mr Alphonse LONGONGO qui fut face aux menaces abjectes.
Après, les députés provinciaux s’étaient invités dans la lutte avec des motions qui n’aboutissaient pas tantôt à cause de l’amateurisme du bureau de l’Assemblée provinciale, tantôt à cause des appétits voraces du lucre de certains élus provinciaux. Mais la dynamique citoyenne contre ce régime devenait de plus en plus large.
Ceci doit servir de leçon non seulement au gouverneur intérimaire Maurice ABIBU SAKAPELA (qui partage d’ailleurs le bilan chaotique de la gestion calamiteuse de la province par WALLE) mais aussi au prochain gouverneur qui sera élu. Ils doivent apprendre à fédérer les aspirations profondes de la population dans leurs programmes de gestion, et gouverner non pas pour eux-mêmes, ou leur famille biologique et/ou politique mais pour le bien être collectif de la population.
Car des petites actions peuvent venir l’ouragan qui peut éjecter n’importe qui au sommet de la province.
En perspective, il faudrait que la ceni fixe rapidement le calendrier des élections pour doter la Tshopo d’un nouveau leadership que nous voulons visionnaire pour imprimer une gouvernance résiliente à même de nous sortir de l’asphyxie socio-économique dans laquelle nous a laissé ce régime kakistocratique.