La vie à Lokutu devient de plus en plus difficile depuis le déploiement des agents de l’ordre, il y a deux semaines. Après l’opération de « coiffure forcée » et la coupure d’habits jugés inappropriés, ces agents ont changé leur approche en instaurant un contrôle systématique des cartes d’identité pour tous les usagers de la route sur les axes Bolanga, Bandu, Lokutu centre, Lokumete et Mosite, dans le territoire de Yahuma.
Située à plus de 255 km au nord-ouest de Kisangani, dans le territoire de Basoko, Province de la Tshopo en RDC, Lokutu est désormais plongée dans l’inquiétude. Les habitants des territoires de Basoko et Isangi évitent de sortir comme auparavant, craignant pour leur sécurité en allant aux champs ou dans les petits marchés. La circulation nocturne est devenue presque impossible.
« Nous sommes très déçus par le comportement des agents de l’ordre présents à Lokutu. Les arrestations arbitraires, les tortures et les amendes sans jugement nous préoccupent. Depuis notre arrivée ici, nous n’avons jamais été témoins d’une telle situation. Trop, c’est trop ! Nous demandons aux autorités de trouver une solution avant qu’une crise ne survienne. Nous voulons la paix et la liberté de circuler comme auparavant. Nos activités sont totalement perturbées », a déclaré un habitant de Lokutu à KIS24.
Il est à noter que chaque lundi et samedi, ces agents se rendent au port de baleinière à Bandu pour procéder au contrôle des cartes d’identité et arrêter les jeunes filles et garçons portant des vêtements jugés non conformes.
De nombreux jeunes se posent des questions : s’agit-il d’un recrutement, d’une violation des consignes ou d’un ordre mal formulé ? Cette situation se déroule sans aucune communication préalable, ni message diffusé à la radio, encore moins d’affiches explicatives. Est-ce que porter des habits déchirés ou avoir une coiffure longue équivaut au banditisme ?
Un dossier à suivre avec attention.