La relation actuelle en sourdine entre l’Assemblée provinciale et l’exécutif de la Tshopo semble passer au trépas dans le chef de certains politiques qui entrevoient un probable détachement depuis la récente formation du gouvernement provincial, alors que les deux parties préconisaient déjà un climat de paix et de cohésion.
En effet, le gouverneur Louis-Marie WALLE LUFUNGULA a procédé à la nomination des ministres provinciaux, à travers un arrêté signé et rendu public le mardi 09 février sur la RTNC/kis dans la soirée, notifiés par le vice-gouverneur Maurice Abibu Sakapela le jeudi 11 février dernier.
Cependant, des réactions se sont faites entendre de tout bord et dont les plus récentes étaient celles des porte-paroles du peuple auprès du gouvernement provincial, après celles des quelques activistes des droits humains et pro-démocratie.
Dans une interview accordée ce vendredi 12 février à Kis24.info, Me Theoveul LOTIKA a fait le point sur le récent remaniement du gouvernement WALLE 2, qu’il considère comme une « solution pacificide » voire la pomme de discorde d’un nouveau bras de faire entre ces deux institutions.
« le comportement qu’a affiché le gouverneur de la province en publiant ou en remaniant son gouvernement démontre à suffisance qu’il n’accorde aucune considération à l’Assemblée provinciale, aux députés provinciaux.
Moi je pense que, ce soit au niveau des provinces comme au niveau du gouvernement centrale, lorsqu’on veut former un gouvernement, on tient toujours compte de différentes forces politiques qui sont dans l’Assemblée ou dans les Assemblées » s’inquiète-il de la situation.
Et de renchérir :
« Au niveau provincial ici, dans le cas d’espèces, vous allez comprendre que le gouverneur de la province forme son gouvernement, il remanie son gouvernement, il ne consulte pas les députés provinciaux, il ne consulte pas les différentes forces politiques au niveau de l’Assemblée provinciale, même pas les hiérarchies des regroupements politiques ou de ces partis politiques. Donc, Il s’enferme dans son office, il se choisit ses ministres qu’il veut et puis il les nomme. Cela démontre que pour lui, l’Assemblée provinciale ne compte pas, il peut faire ce qu’il veut, donc il s’en fout de tout »
Pour cet élu de Kisangani, le fait pour le gouverneur de reconduire certaines figures et dans les mêmes postes est la négligence des députés provinciaux, qui ont plusieurs fois été victimes des arrestations arbitraires, de la maltraitance dans l’exercice de leur fonction, mais il n’hésite pas à souhaiter un fructueux mandat à certains parmi ces nominés ministres.
« Tout d’abord je voudrais revenir sur une chose qui m’a froissé, c’est de voir que Monsieur TONGO soit maintenu dans ce poste et dans ce gouvernement. Nous sommes dans un stade où les gens ici, le discours c’est la négociation, la réconciliation, l’harmonie, et tout ça. Vous prenez un monsieur qui a offensé les députés provinciaux, qui est auteur des arrestations arbitraires, qui est auteur de dénigrement des députés provinciaux, les députés qui ont été trainés devant la justice, y a déjà un souci. Vous le reconduisez dans le même poste.
Ne fus ce que par élégance politique, le monsieur ne devait plus être là, même s’il devait être dans ces ministères mais pas dans le même poste » s’enchaîne-t-il.
Union Sacrée, la face cachée de WALLE LUFUNFULA
Au delà de décrier le comportement unilatéraliste du gouverneur de la province de la Tshopo, Me Théoveul LOTIKA a au cours de son argumentaire, indiqué que le chef de l’exécutif provincial joue à la politique protéiforme, et cela pour cet élu, s’explique ouvertement par rapport à sa manière de gérer la province et surtout par rapport à sa position, avec son parti, le PPRD dans l’Union sacrée pour la nation prônée par le chef de l’État.
« On ne peut pas former un gouvernement comme ça, sans consulter les forces politiques. Et pour l’instant, il faut considérer que le PPRD est dans l’opposition, eux-mêmes le disent, ils n’ont pas froid aux yeux, ils le dissent, qu’ils sont dans l’opposition. Maintenant dans l’opposition républicaine. Même au niveau national c’est comme ça » renseigne-t-il.
Et de poursuivre:
« Mais ici au niveau provincial, le PPRD ont combien de députés?
C’est ça aussi! Mais pourquoi on donne plus de l’importance au PPRD, pourquoi ?
La réponse est claire, c’est parce que le gouverneur est du PPRD, il n’a jamais quitté le PPRD, il est du PPRD/FCC. Voilà parce qu’au niveau national, le PPRD, y a certains députés qui sont divisés, mais ici au niveau provincial tous les deux ministres restent au PPRD et lui, le gouverneur, est membre du PPRD. En tout cas, ici au niveau provincial, le PPRD n’a pas adhéré à l’Union sacrée, ils restent et ils forment leur gouvernement du PPRD. Il ne faut pas tromper les gens, le gouverneur doit nous dire clairement, dans quel camps il est. Mais il refuse, donc il est dans l’opposition. C’est un gouvernement de l’opposition parce que, ici au niveau de l’Assemblée provinciale la majorité est union sacrée pour la nation » conclut-il
Il faut rappeler que depuis juin 2020, un bras de fer entre l’Assemblée provinciale et l’exécutif provincial de la Tshopo a suscité une crise politique sans nom jusqu’en janvier dernier avant que les deux institutions ne se décident de se réconcilier et marcher dans la cohésion et pour la cause commune: l’émergence de la Tshopo.
Gratius WANDJA